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    Aujourd'hui

    D'In Gall à Tegidda n'Tesemt ... un climat qui détermine les sociétés et l'usage de l'environnement.

    Objet incontournable de l'Afrique sahélienne la natte tressée en feuille de palmier Doum (Hyphaene thebaica), Tagayt en Tamasheq et Tasawaq, est le support de nombreuses conversations. A In Gall, sa spécificité est toute remarquable, puisqu'elle allie des colories atypiques que l'on ne retrouve pas ailleurs. Elle est dénommée "dagol" en Tasawaq et, outre ses couleurs, se distingue par sa qualité réputée dans tout le Niger. Le rythme des couleurs est invariant, korray, bibi, tarwak, firizi, sidday (blanc, noir, jaune, vert, rouge), plus quelques bandes multicolores dont on ne sait pas la signification. Son origine est assez récente, puisque son nom "dagol" serait une référence au Général de Gaulle à la suite de sa visite dans les années 50. Mais au vu de sa réputation, il n'est pas impossible qu'elle soit plus ancienne.

    "Hougou mey" littéralement la "bouche de la maison". Dans la littérature notamment de Suzanne Bernus on remarque l'étroitesse des portes, exigüe pour limiter les razzias, et faites de lattes de bois. Aujourd'hui essentiellement en tôle ou fût de 200 litres, le fer a pris la place du bois. Elles deviennent un marqueur de l'aisance économique des familles, les plus aisées ornant leurs portes de décoration et l'ancrant dans une armature en ciment. Le plus souvent elles sont automatiques, c'est à dire qu'elles se refement toutes seules gràce à un morceau de chambre à air faisant élastiques, ou tout simplement parce qu'elles sont inclinées. On retouve les même dispositifs pour entrer dans les jardins.

    Tamezgidda, la mosquée en Tamasheq et Tasawaq. La mosquée est généralement le premier édifice construit pour matérialiser la naissance d'un village, d'une ville. In Gall n'échappe pas à la règle, sa naissance est liée à l'installation d'Isheriffen qui lorsqu'ils décidèrent de s’installer là, délimitèrent la première mosquée. C'est aujourd'hui la "Vieille mosquée" qui par ailleurs trône sur la plus haute butte de la ville.

    Dominique Casajus a été très (trop?) critique sur ses écrits reproduits ci-dessous (Casajus 2007). En ce sens qu’il a suggéré une grande immatérialité dans la conception de la tente touarègue en faisant l’image du cosmos. Son article de 2007 repositionne la contrainte matérielle dans le processus de description du monde par les Touareg, à travers leur tente. Car la tente est bien une construction à la fois pragmatique et à la fois spirituelle, qui comme le précise Dominique Casajus est « la réplique du monde tel que les yeux et le corps des hommes bleus le perçoivent ». Les processus matériels et immatériels de conceptualisation autour de la tente restant à décrire.

    Embranchement MararabaLa petite ville d'In Gall n'est pas un paradis oublié, c'est une de ces contrées éloignée de presque tout, qui pourtant souhaite comme nous tous vivre et s'épanouir. A travers ces articles, nous souhaitons participer à son émancipation, mais aussi à la sauvegarde de son identité qui a traversé les 6 derniers siècles.

    Pour établir l'ancienneté de la séparation entre deux idiomes de langues, Morris Swadesh a proposé de s'appuyer sur une liste de mots qui doivent être universels et non culturels. En d'autres termes, ils doivent se référer à des choses que l'on trouve partout dans le monde et qui sont familières à tous les membres d'une société, et pas seulement à des spécialistes ou à des personnes érudites. En outre, il doit s'agir de concepts généraux facilement identifiables, auxquels peuvent correspondre des termes simples dans la plupart des langues (Swadesh 1952). Bien entendu, il est impossible de concevoir une liste qui fonctionne parfaitement pour toutes les langues, et il faut s'attendre à ce que des questions difficiles se posent parfois. Il est toutefois possible d'y répondre très simplement en omettant l'élément gênant lorsque cela s'avère nécessaire et en complétant la liste de mot qui, dans le contexte culturel travaillé, apparaissent universels.

    /!\ mise à jour en cours de la bdd qui va passer de 500 à 1000 mots

    Cette page propose de regarder la composition des origines linguistiques de quelques lexiques. Ces statistiques ne comprennent pas les mots composés sauf s'ils contiennent des termes de même origine. Le donut ci-contre donne un vue globale de la composition de la base de données selon l'origine des mots. Les deux histogrammes suivants présentent le nombre de mot par lexique dans le premier et le même nombre en base 100 dans le second pour évaluer le poids des origines par lexique.Un nuage de oint nouspermet également de voir les ensemble lexicaux selon les pourcentages de l'origine des mots. Enfin, une liste déroulante vous propose de regarder les données précises par lexique.

    La table des données présentée ci-dessous est disponible au téléchargement ici ou dans le dictionnaire sous licence CC by-sa https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/. Toute compétence pour améliorer ce dictionnaire est bien entendu la bienvenue.

     

    Les salutations

    - man nin kani signifie "comment ton sommeil" = bonjour, Man nin hogay signifie "comment ta soirée" = bonsoir. A cela l'on répond Alher'as = la paix est là = ça va.

    - comme partout en Afrique les salutations prennent un temps certain, ainsi après le bonjour, c'est toujours, man hougyo = comment va la maison, man assabyo, comment vont les enfants, man farga = comment la fatigue, man touksy = comment la chaleur, etc.

    Compter l'argent

    Pour passer de la table des chiffres à celles de l'argent il y a un multiple de 5 ! Ceci provient du fait que lors de l'introduction du Fcfa en Afrique la plupart des populations ont pris comme unité (au sens UN) la plus petite pièce qui était alors 5 Fcfa ; ainsi lorsque vous dite Témédé cela signifie bien 100 pièces de 5 Fcfa soit 500 Fcfa.

    /!\ mise à jour en cours de la bdd qui va passer de 500 à 1000 mots

    Le dictionnaire Tasawaq est une base de données que nous avons constituée avec Ibrahim Alanga, Isawaghen d'In Gall. Plus de 1000 mots ont été inventoriés, la base de données présentant au mieux leurs caractéristiques. Ponctuellement la base est aussi alimentés par les correspondances Tagdal et Tamasheq. Cette section vous présente :

    • un module de recherche de mot,
    • le dictionnaire complet par ordre alphabétique,
    • une analyse quantitative et qualitative des principaux lexiques,
    • un calcul des niveaux de correspondance des langues tasawaq, Tagdal et Tamasheq selon la liste de mots de Swadesh.

    Man nin kani (comment ton sommeil)

    En dualité avec la langue Hausa que tout le monde comprend, l’idiome Sonraï a subsisté à travers la plaine de l’Ighazer. On se demande d’ailleurs, comment a pu se maintenir durant des siècles, au milieu de rudes ballottements historiques et dans une population très réduite qui n’a que peu de souvenirs de ses origines, deux langues qui mêlent Sonraï et Berbère. La Tasawaq pour les sédentaires d’In Gall et de Tegidda n’Tesemt (7 à 8000 locuteurs) et la Tagdal pour les Igdalen, tribus nomades et maraboutiques de 6000 locuteurs. Pour le Lieutenant Jean, nul doute que le Moyen-Niger ait attiré dans ses îlots linguistiques les derniers représentants de l’ancien empire Sonraï, dont les forces furent submergées par le flot Touareg (Jean 1909), reprenant ainsi une tradition d’origine aujourd’hui bien mise à mal par l’histoire, l’archéologie et la linguistique.

    Tegidda n’Tesemt n’est très vraisemblablement pas le premier site d’exploitation du sel en Ighazer. Gélélé à 12 km au nord-nord-est, où l’on retrouve également des ateliers de cuivre, a précédé les salines de Tegidda n’Tesemt (Bernus et Cressier 1992). Il semble en effet que le sel et le minerai de cuivre se combinent à haute température pour former du chlorure de cuivre, qui se solidifie en cuivre métallique au contact du coke (Vikør 1999). L’extraction du sel (tesemt) et du natron (uḳsem) se fait aussi de façon traditionnelle au niveau des villages d’Azelik (pour le natron), de Tegidda n’Tesemt et de Tadekalt (pour le sel) (Afane 2015).

    Les salines de Tegidda n’Tesemt sont aussi appelées Bogonuten par les Touareg, ce qui signifie la dune, la colline (Bernus et Bernus 1972), qui émerge au dessus de la plaine immensément plate des argiles rouges de l’Ighazer. Littéralement le nom signifie la "source salée". Les sauniers sont tous de familles issues d’In Gall et même à 80 km au nord de cette dernière, Tegidda n’Tesemt en est bien son faubourg. Aujourd'hui, l'exploitation du sel perdure, on trouve en quasi permanence 300 personnes sur le site perpétuant une organisation et des gestes vieux d’au moins 5 siècles.

    En bordure du Sahara le climat sahélien est aride :

    - de mi-juin à mi-septembre s'étend la saison des pluies qui se concentre surtout en juillet et août, la température varie entre 25 et 35°C jour et nuit,
    - en octobre et novembre la petite saison chaude s'installe et voit une remontée des températures à 35°C,
    - en décembre arrive la saison froide qui durera jusqu'à fin février avec des températures pouvant descendre à 10°C,
    - puis c'est la grande saison chaude qui verra certains jours les températures flirtées avec les 50°C de mars à mai.

    Du sud au nord de la plaine de l'Ighazer, l'approche du grand Sahara se fait sentir à chaque pas. Au sud les restes des falaises de Tiguidit se font de plus en plus disparates à l'approche de Ingall. Voici le transec le long duquel nous vous présentons les paysages de la plaine de l'Ighazer.

    Au premier plan on observe des touffes de Pennisetum hordeoides sur un terrain sableux. Puis viennent des arbustes, Acacia raddiana et Prosopis africana sont les plus répandus ici. La relative abondance du Prosopis nous signale que des habitations ou campements sont tout proche, les graines étant disséminées par les ânes. Le petit arbre est Aborak (Balanites aegyptiaca). Derrière se détache les falaises de Tiguidit, nous sommes ici près du village de Tirgit à l'ouest de In Gall.

    Même à proximité du Sahara, la vie ne s'arrête pas aux portes de la ville d'Ingall, les relations avec "la brousse" sont permanentes, et on est toujours surpris de voir quelqu'un au milieu de nul part. En fait, ce n'est nul part que pour le profane ...

    En bordure du Sahara l'ensemble de la plaine est pacagée par les troupeaux Peulhs et Touaregs. Ils font quotidiennement de grande distance pour abreuver et nourir leur bétail. Ils déplacent leur campement au grè des pluies et des points d'eau, ainsi il n'est pas rare de voir quelques lieux avec 2 ou 3 cases en banco qui matérialisent un hameau reconnaissable sur une carte. Néanmoins beaucoup de lieux, comme les reliefs marqués, les arbres remarquables ont un nom pour les pasteurs nomades, qu'aucune carte ne recense encore ...

    On trouvera également des informations précieuses grâce au travail de AFANE Abdoul kader, Doctorant à l'Institut de Géographie Alpine.

    La cure salée est la plus grande transhumance des troupeaux des éleveurs nomades d’Afrique de l’ouest. Elle a lieu pendant et après l'hivernage, de juillet jusqu’à décembre les bonnes années. Avec les pluies, la plaine argileuse désolée de l'Ighazer, qui s'étend depuis les falaises de Tiguidit jusque vers In Abangarit et sur le piémont de l'Aïr, se couvre d'une végétation herbacée temporaire exubérante qui attire tous les troupeaux du Niger. Chameaux, vaches, chèvres, moutons et ânes se mettent en route vers ces pâturages salés. Ils font leur cure salée, qui leur apporte les minéraux importants que les croûtes latéritiques n’offrent pas et se purgent des pseudo-symbiotes qui entament leur productivité. Présent dans les terres argileuses, le sel l’est aussi dans certaines sources dont les trois Tegidda, n’Tesemt, n’Adrar et n’Tagaït qui structurent les parcours, sans oublier la capitale de la cure salée, In Gall, dont le marché, dès le mois d’août, entre en résonance avec le fourmillement de la plaine.

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    Ces timbres ont été dessinés par Pierette Lambert (née le 10 juin 1928 à Orches). C'est une artiste française qui est connue pour avoir dessiné des billets de banque et des timbres-poste. On notera que certains timbres ont été réévalués à 100 Fcfa, le début des années 1970 marquant un cycle de grandes sécheresses en Ighazer.