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    Les Abzinawa de l'Ader

    Avant les migrations berbères en Ayar, le massif de l’Aïr ou Abzin et ses environs était occupé par des populations noires qui furent peu à peu refoulées ou assimilées (Bernus et al. 1986). L’ensemble des traditions orales, des émigrés comme des immigrés, correspondent pour en faire des populations hausaphones. Cet article tente de retrouver une partie de ces populations de l’Ayar qui aujourd’hui occupent l’Ader entre Tahoua et Madaoua et d’en définir leurs principales caractéristiques pour tenter d’en reconstituer le positionnement tant géographique que culturel et politique en Ayar.

    hausaland adamou1978Abzinawa désigne les anciens habitants de l’Aïr, littéralement « ceux de l’Abzin » avant l’arrivée des berbères, puisque les populations actuelles ne se désignent pas comme Abzinawa, ce sont donc des populations noires, aujourd’hui hausaphones présentent en Aïr et dans ses environs, Ighazer notamment. Pour Urvoy, le terme a perdu son ‘b‘ au sud du Niger pour donner le terme Azna (cité par Echard 1975). On peut donc être tenter de faire un certain nombre de parallèle entre Azna et Abzinawa sur les apports des uns ou des autres en terme de sociologie ou d’économie. Outre ces populations, Abzinawa désigne aussi les populations Touareg qui ont également émigré de l’Aïr notamment à partir de la fin du XVIIè, mais ces dernières ne se désignent pas comme Abzinawa, elles gardent leur nom de tribus Touareg comme les Lisawan ou les Kel Gress.

    Les Azna ou Hanna, le premier terme est employé dans l'Ader, au Zanfara, au Kebbi et dans le Gobir (Mahdi 1985), le second dans les régions de Zinder et de Tessaoua, marque avec quelques mépris pour les non Azna une différence religieuse, ce sont les païens (Echard 1975). Mais comme beaucoup de terme, selon celui qui l’emploi la signification peut en être différente. Ainsi, pour les historiens comme Séré de Rivières, le terme signifie le fond de population Hausa présent avant l’arrivée d’autres populations migrantes qui assimilèrent ces autochtones (Séré de Rivières 1965). Pour Nicole Echard, il semble que se soit constituée, à date ancienne, une société que l’on peut dire Azna et qui aurait été contemporaine, dans sa genèse, de certains États Hausa, en particulier le Gobir. La société Azna résulte de la juxtaposition dans l’espace de communautés villageoises autarciques autochtones qui intègrent des populations hausaphones de différentes origines, dont l’Aïr (Echard, op. cit.).

    Aujourd’hui, les Azna de l’Ader se différencient entre eux en Aznan Ramu, les Azna des grottes ou des trous qui seraient les autochtones et les Azna Mahalba, les Azna chasseurs qui sont plus sûrement les immigrés qui occupent préférentiellement les pouvoirs politique et religieux. Frobenius a précisé que les chasseurs Mahalbi, était une civilisation répandue en lisière sud du désert, est issue de celles des chasseurs anciens du Sahara qui n'avaient pas de contact avec l'agriculture (Beltrami 1983). Ces groupes, autochtones et immigrés, se sont reconnus lors de leur rencontre comme appartenant à la même culture probablement hausaphone et païenne. Mais ce terme n’a sans doute pas été connu et reconnu des autres populations, puisque dans les traditions orales des berbères ou les écrits des arabes médiévaux, il n’en ait jamais fait mention, ils sont désignés sous le vocable de « population noires », parfois hausaphones, mais ce qualificatif est assez facile à rajouter a posteriori.

    Dans tous les cas, il semble assuré que l’Aïr était, avant les premières arrivées berbères, une zone d’influence plutôt hausaphone – peut être proto-hausaphone - et ce au moins dès le premier millénaire vers les IVè et VIè siècles qui voient au nord l’effondrement des Garamantes dans le Sahara central (Kea 2004) et la naissance de Maranda au sud de l’Aïr.


    Domination des Gobirawa en Ayar

    Pour Boubou Hama, les populations soudanaises sont encadrées par les Sahariens, en particulier les Gobirawa encadrèrent et dominèrent les Azna qui occupaient l'Aïr (Hama 1967). On estime la venue en Aïr de l’élite encadrante des Azna vers le XIIè siècle, et donc force est de constater qu’avant cette période les Abzinawa vivaient en Aïr sans encadrement c’est à dire sans véritable structuration sociétale ou étatique. A cet effet, les traditions orales ou écrites qui emploient aujourd’hui quasi systématiquement le terme de Gobirawa pour les populations anciennes de l’Aïr, car au final ce sont eux qui « encadrèrent » le monde hausaphone, font plus référence aux Abzinawa qu’aux Gobirawa pour des événements antérieurs au Xè siècle. La domination des Gobirawa, sur le milieu hausaphone de l’Abzin, et non sur l’ensemble de l’Ayar politiquement et économiquement maîtrisé par les messoufites de Takadda, durera jusqu’au milieu du XVè guère plus, chassés qu’ils furent par les nouveaux maîtres des lieux qui fondèrent le Sultanat de l’Ayar. Je postule pour l’heure que le départ des Gobirawa est plutôt concomitant à la disparation politique du royaume de Tigidda courant du XVè (Jarry 2019), mais qu’entre temps les Gobirawa donneront, au moins à une partie des Abzinawa, un État avec si ce n’est des institutions tout de même une élite monarchique qui à l’évidence influa sur les migrations des différents groupe hausaphones de l’Aïr (Jarry 2019).

    Aujourd’hui nous savons où se situe le Gobir géographiquement, entre Niger et Nigeria. Mais d’où vient le nom lui-même ? Est-ce les Gobirawa qui l’amenèrent depuis l’Ayar du fait que le nom des élites de cet État se nommaient ou étaient originaires de Gubr, ou est-ce que c’est le lieu de fondation de la communauté qui fait la dénomination ? Pas de certitude sur ce point, mais on peut délimiter l’influence des Gobirawa dès le XIIè qui se fait depuis le sud de l’Aïr jusque vers l’actuel Gobir où les Gobirawa s’y retirèrent donc vers la fin du XVè, englobant ainsi l’aire hausaphones délimitée par Adamou (Adamou 1979). La mise en place puis la migration finale des Gobirawa va entraîner avec elle différents groupes Abzinawa, vers le sud du pays et l’Ader en particulier, ce qui ne signifie pas que les Gobirawa contrôlent tous ces groupes, le plus souvent inorganisés et avec des petites chefferies autochtones. L’ensemble des ce processus peut être replacés dans une temporalité qui va s’étale donc du XIIè au XVè à un rythme qu’il n’est facile pour l’heure de consolider.


    Les noms de groupes Azna / Abzinawa

    Tous les noms ou presque des groupes Azna de l’Ader ayant quelques origines en Aïr portent un nom de groupe pris en Ader, Darai pour Darayawa, Jibale pour Jibalawa, Folakam pour Folakawa, Laba pour Labatawa, Mambe pour Mambewa, etc. Gazurawa ne correspond qu’à un village au sud Ader, mais porte également le nom de Bagarawa, qui est au nord Ader comme leur positionnement actuel. Ces groupes composé d’Abzinawa semblent donc s’être différenciés à leur arrivée en Ader au contact des autochtones Aznan Ramu. Est-ce par nécessité de marquer plus précieusement leur nouveau territoire de vie, on peut le penser car en Ader outre le fait que des communautés Azna étaient déjà installées, les vallées sont somme toute assez peu nombreuses et bien délimités, surtout en Ader de l’est - Ader Dutchi - là où l’on trouve le plus de communautés de l’Abzin. Il est donc probable que les groupes Abzinawa de l’Ader se soient identifiés à ce moment là non pas au sein du groupe, mais plutôt les groupes les uns par rapport aux autres, matérialisant un peu plus leur sédentarité et reflétant sans doute des changements de pratiques culturelles et économiques amenées par les immigrés, comme l’agriculture fertile dans les vallées de l’est Ader qui ressemblent à celles de l’Aïr (Echard, op. cit.).

    Les Abzinawa ne sont donc pas venus avec le nom de leur vallée en Aïr. Étaient-ils d’ailleurs différenciés de la sorte, on ne le sait pas. Seul Anuankarawa serait un nom pris en Ayar. Pour Djibo Hamani ce serait « Ounane Karad = les trois puits » situé au sud-sud-est d’Assodé (Hamani 1989), tandis que l’équipe d’Edmond Bernus le rapproche plutôt de Wagaraz en Azawak qui est aussi appelé les trois puits « iman Karad », par les Iberkoreyan qui sont parmi les premiers berbères en Ighazer (Bernus et al. 1999). Mais la tradition précise bien que ce site serait situé au sud de Tegidda n’Adrar et sud-est d’In Gall (Echard et al. 1965), ce qui nous rapproche clairement de la halte caravanière de Marendet connus depuis longtemps pour son abondance en ressource en eau. Les Anuankarawa auraient migré avec les Attawari qui sont l’une des composantes des Iberkoreyan pour formés In Teduq en Azawak, c’est une des rares traditions qui associe deux groupes aux caractères antithétiques et qui ne les oppose pas comme c’est souvent le cas avec des nomades clairs refoulant des sédentaires noirs installés avant eux (Bernus 1989). Ils eurent donc comme nom celui de leur lieu de séjour important à leur arrivée en Aïr comme les groupements Touareg Kel Fadey, Kel Ferwan qui ne sont plsu à Fadey et Ferwan, plutôt que celui de leur point d’arrivée comme pour les autres groupes Azna non inféodés à des Touareg. Cela signifie qu’il se sont liés à ce moment là à d’autres groupes, mais n’étant pas Touareg restent différenciés des Attawari.

    Ce serait donc le fait d’organisation entre plusieurs groupes attachés à un terroir qui permettrait l’accès à un nom de groupe. L’attachement des Anuankarawa se faisant avec des Attawari en Ighazer ou Aïr, ils prirent le nom du lieu de leur rencontre ou terroir d’origine. Pour les Abzinawa qui se lièrent seulement en Ader, ils prirent donc le nom de leur nouvelle vallée et alliance vers les Asnan Ramu de la zone. Les Abzinawa qui suivirent les Gobirawa sont également rassemblés sous ce patronyme, dans cette logique donc à l’arrivée au Gobir, mais je me garderais pour l’heure de généraliser ce principe surtout sur les Gobirawa quiets un terme qui marque plus une aristocratie dominant des groupes éparses et divers.


    Conception du passé

    Les savoirs d’origine et historique des paysans Hausa de l'Ader se décomposent dans une trame temporelle, sans cycle et sans réversibilité. Cette temporalité s’exprime en 3 temps : le temps de cavernes, la sortie des grottes et l’alliance avec les chasseurs cueilleurs et le temps de l’arrivée de migrants. Dans cette première grille de lecture se placent des événements historiques de la sous-région, les chefferies locales, l’influence du Kebbi, la conquête d’Agabba, la fondation de Sokoto et l’arrivée des blancs. A l’intérieur de ces temporalités, trois types de données cadrent les origines, le groupe ou « iri » en Hausa - comme en songhaï d’ailleurs ! - le village et les événements marquants du groupe ou du village (Bonte et Échard 1976).

    Les origines du groupe pour les migrants venus de l'Aïr, sont emprunts de différentes traditions : des emprunts Touareg avec un ancêtre féminin, des références à Istambul qui dénote une récupération de la tradition du Sultanat d’Agadez et donc une proximité de la communauté d’avec les Lisawan. Pour ceux venus du Gobir, l’origine est le résultat d’une transgression des ancêtres par l'assassinat d'une femme enceinte ou un chef jeté au feu. Mais de plus en plus ces traditions sont empruntent d’un origine Mecquoise qui marque elle aussi la proximité de la communauté d’avec les Gobirawa qui situe Gubr près de la Mecque.
    Ainsi une description détaillée des traditions d’origines devrait participer au positionnement des récits d’origine dans le temps et l’espace. Le tableau suivant est construit essentiellement en capitalisant les données issues de trois ouvrages, ceux de Nicole Echard « L’expérience du passé » (Echard, op. cit.), « Répertoire historique des communautés rurales de la région de Tawa » (Echard et al., op. cit.) et celui de Djibo Hamani sur l’Ader précolonial (Hamani, op. Cit.). Sur chacun des groupes nous tentons de relever les événements et traditions auxquels ils se réfèrent ainsi que les lieux par lesquels ils disent être passés. Malheureusement, ce tableau est encore incomplet1, mais je ne renonce pas à le compléter ultérieurement. En rouge les données déduites de groupes voisins.

    table migration

     * Gak à l’est des monts Bagzan peut être une voie d’accès orientale au plateau des Bagzan du nom d’Imin Ghak au pied de laquelle on trouve une aguelman, c’est aussi la terminaison du mont Tamgak.


    Les migrations des Abzinawa

    Un élément qui fait l’unanimité est que, contrairement aux Gobirawa qui se seraient déplacés d'un bloc, les Azna sont arrivés en Ader par petits groupes à des moments différents et suivant des itinéraires variés (Hama, op. cit. ; Adamou, op. cit. ; Salifou 1991 ; Hamani 2006). Les auteurs suivent ainsi la dynamique de colonisation de l’Ader par les différents groupes Abzinawa. Pour Séré de Rivières, ces migrations débutèrent vers le XIè (Séré de Rivières, op. cit.), c’est à dire au début de la venue de l’encadrement Gobirawa en Aïr et très certainement aussi l’arrivée des premières tribus berbères Sandals. On observe deux voies principales de migrations, ceux qui seraient passés par l’Azawak et ceux qui migrèrent directement vers l’Ader en passant par Marandet.

    Par l’Azawak seraient passés les Anuankarawa et on a vu qu’une hypothèse de leur origine est Wagaraz en Azawak. Cela en feraient potentiellement des Abzinawa de la plaine qui occupaient peut être de manière saisonnière Tegidda n’Adrar et vivaient probablement aux côtés des Touareg Kel Attawari qui sont l’une des tribus Iberkoreyan arrivées vers le IXè siècle en Ayar. Une autre tribu serait passée en Azawak, les Gazurawa, mais sans plus de précisons pour le moment. Tout comme les Anuankarawa, ils sont désormais positionnés au nord de l’Ader près de Tawa, mais aujourd’hui c’est un groupe plutôt cosmopolite au vu des traditions orales de leurs origines du Gobir comme du Songhay. Pour Salifou, l'Azawak est plutôt un lieu de passage des populations Abzinawa qui, venant de l'Aïr, se dirigeant vers l'Ader et le Kurfay (Salifou, op. cit.), ce qui ne semble pas tout à fait exact pour les Anuankarawa.

    On pourra également chercher plus de précisions dans les groupes qui recensent une origine chérifienne, comme les Abalawa, Sherifawa ou Dambawa. Peu de données sont encore disponibles sur leurs traditions d’origines, mais l’on sait que les Iberkoreyan comme les Igdalen nomadisaient et nomadisent pour ces derniers encore en Ighazer et sont tous des chérifs. Ainsi, tous ces groupes ont peut être occupaient l’Ighazer à une époque donnée et ont dû la quitter vers le milieu du XVIIè ou début du XVIIIè faisant mouvement vers l’ouest par In Teduq avant de s’installer en Ader suivant ainsi la dynamique de migrations de certains chérifiens comme les Iberkoreyan. Il y a donc très certainement à rechercher une complicité plus affirmée entre certains groupes Abzinawa et des Isherifen.

    abzinawaL’autre voie de migrations des Abzinawa part de l’Aïr et passe inexorablement par Marandet puis l’Ader. Certains parcours laissent penser à une affinité de certains groupes plus prononcée pour l’Ighazer, Mambawa, Mashinkawa qui passèrent par Telguina pour finalement se retrouver dans le canton de Buza près de Mambe. L’ensemble de ces groupes vont pour le plupart se retrouver dans les vallées de l’Ader Dutchi. Le tableau ci-dessus nous montre également que certains groupes ont une affinité plus particulière avec les Gobirawa, voire même sont issus du Gobir. Une voie secondaire a due exister de Maranda vers le Gobir puis l’Ader.

    Ainsi, on a esquissé trois voies de migrations et on peut tenter de proposer une chronologie de ces voies :

    - la voie rejoignant l‘Ader par Maranda a dû commencer à se mettre en place sans doute avant la fin de Maranda comme centre caravanier de l’Aïr XIè-XIIè, puisque certaines traditions ramènent que c’était un village de paillotes encore important, mais cette voie est aussi sûrement celle qui a eu la plus grande activité et le plus longtemps ;
    - la voie secondaire passant par le Gobir a dû se mettre en place vers le XVè-XVIè, puisqu’il a sans doute fallu attendre l’éviction complète des Gobirawa de l’Ayar avant que ces derniers ne cherchent à consolider la périphérie de leur État au sud ;
    - la voie par l’Ighazer, si l’on admet qu’elle fut faite en partie avec la dynamique de migration des Iberkoreyan, a dû être essentiellement active autour de la seconde moitié du XVIIè et première moitié du XVIIIè. Elle semble très liées aux mouvements des populations chérifiennes qui quittèrent en grande partie l’Ayar durant cette période.

    Les migrations se sont poursuivies jusqu’au XIXè et l’on a beaucoup de traditions qui voient venir de nouveaux Abzinawa à cette période concomitamment d’avec les Kel Gress qui vont alors prendre le leadership sur la région. Et même au XXè, il y a nombre de création de village qui sont le fait par exemple d’Agadesawa comme les villages de Gidan Magaji ou Arewa (Echard et al., op. cit.).

    L’étalement de ces migrations s’étant produit sur quasiment tout le second millénaire de notre ère, les groupes n’ayant pu ou pas voulu migrer, ont été assimilés par les Touareg de l’Aïr, et peut être en Ighazer également, certains vieux à In Gall faisant remonter leur origine à Telguina. Même si les voies de migrations esquissées plus haut permettent aussi de comprendre des migrations par petits groupes, il n’en demeure pas moins qu’elles furent pour une grande partie déterminées par la situation géopolitique de l’Ayar. L’arrivée des Sandal en Ayar, l’installation du Sultanat de l’Ayar, la prise en main de l’Ayar par les Kel Owey, le départ des Kel Gress là encore pour des questions géopolitiques. Si le moteur de ces migrations apparaît essentiellement comme des événements géopolitiques majeurs en Ayar, il semble assez probable que les Abzinawa avaient alors tissé des liens étroits d’avec les populations Isherifen et Touareg pour que ces événements déclenchent leur départ. Mais cela n’en a jamais fait des Touareg pas même esclaves, ce qui leur permet d’avoir pour la plupart aucun attachement direct avec les Touareg, une sorte de statut spécial peut être voisin de celui des forgerons.

    Deux principales traditions d’origine sont mentionnées dans les travaux de Nicole Echard, Istambul et La Mecque. Istambul renvoi très clairement à la tradition d’origine du Sultanat d’Agadez portée par les Lisawan qui administrent coutumièrement l’Ader. Il est donc assez commun qu’un certain nombre de groupes Abzinawa liés aux Lisawan se réclament de cette tradition. Les groupes ayant une origine mecquoise sont aussi des groupes très en lien avec les Gobirawa qui se réclament également de cette même origine (Gado 1984). Les groupes Abzinawa en contact avec les Gobirawa ont donc récupéré cette tradition d’origine tout comme ceux en contact avec les Lisawan. Là encore une chronologie peut être esquissée, avec les groupes de tradition mecquoise venus en Ader avant le XVIè aux côtés des Gobirawa et ceux de tradition stambouliote fin du XVIIè début du XVIIIè, date de création des Lisawan en tant que chefferie Touareg en Ader.

    La mise en place des chefferies de l’Ader connaît différentes phases. Les premiers migrants Abzinawa avant le XVè tentent de mettre en place une organisation territoriale incluant les groupements autochtones. Ces derniers semblent bien avoir été assimilés en leur confiant notamment le pouvoir religieux qui était sans doute le fondement même de leur groupe (Bonte et Échard, op. cit.). En contre partie, ils reçoivent la connaissance de l’agriculture, l’artisanat, en somme quelque part la modernité qui les sort de leurs « cavernes » qu’il faut bien entendu prendre au sens figuré. Les premières chefferies constituées sont alors les Dareyawa, Follakawa, Magorawa et Manbawa (Urvoy, op. cit. ; Echard, op. cit.). Toutes les traditions recueillies, sauf Follakawa et Manbawa présentes les chefferies comme ayant été fondées par un groupe spécialisé dans la Sarauta, les sociétés locales acceptèrent donc des chefferies étrangères venus d’Aïr puis du Gobir dans la mesure ou cela ne modifié pas ou peu leur structuration initiale (Echard, op. cit.). La Sarauta offrait le protection face au rezzou de l'Abzin et du Kebbi. A la conquête d’Agabba fin du XVIIè, seule la petite chefferie de Magori résistera, peut être parce que la zone est plutôt marginalisée et les relations intergroupe peu contraignantes (Bonte et Échard, op. cit.). Mais elle ne résistera pas à la vague suivante des nouveaux arrivants Touareg de l’Aïr, les Kel Gress qui au XIXè mettent la main sur l’Ader, surtout la partie méridionale, le nord devenant domaine des Ouelleminden Kel Dinnik.


    Les Touareg Abzinawa

    Yveline Poncet en parlant des Abzinawa disait : « Certains étaient hausaphones à l'origine, d'autres ont abandonné le Tamachek (la langue des Touaregs) pour le hausa. Tous sont venus de l'Aïr en hommes libres à la fin du XVIle siècle ou au début du XVIIle, mais leur origine touarègue n'est pas certaine. Eux-mêmes ne se disent pas Abzinawa et gardent une dénomination propre : Lisawan, Garwalley, Tawantakat, ... (Poncet 1973).

    Lorsque Agabba entrepris la conquête de l’Ader en 1674, il y laissa vers 1685 un certain nombre de tribu pour y faire exercer l’administration dont les Lisawan (nomade et guerrier), la chefferie étant issue du Sultanat d’Agadez sédentaire (Echard, op. Cit.). Les Lisawan sont venus avec les Gawaley de la falaise de Tiguidit et les Tawantakat, tous auraient été dépendants d’Azelik (Echard 1975). Urvoy y ajoute les Amattoukiés, Amataza et Alemtey (Urvoy 1934).

    Les Chroniques d’Agadez d’Urvoy rapprochent les Lisawan des Messufa d’Azelik et donc du royaume de Tigidda (Urvoy 1934 ; Bernus et Cressier 1992), bien que leurs origines puissent être les Ajjers. Les Lisawan ont comme tribus principales les Ilemteyen qui seraient des Lemta de Ghât ((Hama 1967 ; Hamani 1989 ; Rossi 2016). Le Lieutenant Nicolas noté déjà au début du XXè que les Lisawan était la construction de 3 tribus, Ilemteyen, Iteseyen, Tawantakat (Nicolas 1950) et Benedetta Rossi, après une étude précise de l’apparition de ces chroniques devant les administrateurs coloniaux français et anglais en conclue très certainement que le groupe des Lisawan est bien une construction du début du XVIIIè et a été ajouté en 1907 dans les chroniques d'AZ (Rossi 2016).

    Ilemteyen et Tawantakat se seraient défait de la suzeraineté des Imesufan d’Azelik/Takadda avant la chute du royaume de Tigidda (Echard 1975), vraisemblablement dans la deuxième moitié du XVè dont la fin verra l’avènement du Sultanat de l’Ayar. Alliés au Sultanat d’Agadez, ils purent ainsi accompagner Agabba deux siècles plus tard dans sa conquête de l’Ader en bonne place pour en assurer l’administration.

    Les Gawalley/Garwalley étaient peut-être stationnés du côté de la falaise de Tiguidit et ont accompagné les Lisawan lors de la campagne contre le Kanta. Gawalley viendrait de Ighawallen qui sont des esclaves affranchis, ils cultivés les vallées de l’Aïr (Echard 1975 ; Rossi 2010). Ils ne sont peut être pas si différents des autres Abzinawa de l’Ader, mais le statut d’affranchi a dû se gagner peut être durant leur présence en Ayar. Pour Chapelle, nombre des Ighawallen proviennent des anciens habitants de l'Aïr, tous sont cultivateurs (Chapelle 1949). Ils fondèrent le village Illela Garwalley, aujourd’hui abandonné, duquel plusieurs autres villages sont issus à partir du XVIIIè comme Aduna (Echard et al. 1965). Pour Urvoy les Garwalley sont des métis noirs d'Agadez à fond Sonraï installés maintenant du côté de Keita (Urvoy 1936).

    Enfin, au XIXè les Kel Gress apparaissent dans le paysage de l’Ader même si ce ne sont pas des inconnus dans la région et que cela dépasse pour l’heure le cadre de cet article. Ces dernières migrations berbères se sont faite très rapidement à l’occasion de conquêtes territoriales à l’inverse des premières qui quittaient un espace géopolitique instable pour coloniser des espaces peu habités et où aucune géopolitique n’existait.


    Sociologie des Azna

    Les Azna sont païens et jusqu'à la fin du XIXè siècle, étaient réputés résistants à l'Islam. Cette différenciation religieuse invoquée systématiquement par leurs voisins musulmans, ne paraît pas très convaincante : en Ader, des groupes qui se disent Azna sont musulmans depuis longtemps (Mararafawa, Meydawa) ; dans la région de Tessaoua, des villages peuplés d'Azna sont dits "maraboutiques", au même titre que des villages Gobirawa ou Katsinawa, qui abritent des écoles coraniques, et où prières et jeûne sont scrupuleusement respectés (Echard, op. cit.).

    Du point de vue des idéologies religieuses, aucun mythe n’ayant jamais organisé de manière contraignante le système religieux, celui-ci s’est constitué à partir de la pratique des nombreux groupes (ibid.). Chaque étape a pu voir la création d’un génie ou d’un lieu magique.

    Pour Séré de Rivières, les Azna sont sans organisation à la différence des Gobirawa, la société restreinte, les échanges nuls, la vie collective rudimentaire, animiste, simpliste sont les caractères des Azna (Séré de Rivières, op. cit.). Les Azna croient en les génies partout et dans tout et des sacrifices traduisent cette croyance, rarement ils furent humains. Ils ont un chef de clan qui est le tout puissant à la fois magistrat et grand prêtre des génies. Cette présentation des Azna est somme toute assez digne des plus belles présentations des auteurs arabes médiévaux qui en faisait des cannibales allant nus, des animaux pas encore humains !

    Les Abzinawa ne semblent pas avoir eut de difficultés à se fondre dans ce monde et laissèrent aux autochtones le soin de garder leur croyance peut être pour mieux maîtriser l’unité du groupe nouvellement formé. Mais nul doute que les Abzinawa avaient passé cette étape d’organisation autour d’un patriarche animateur des génies. Ils amenèrent en sus une nouvelle économie.


    L’économie des Abzinawa

    Deux éléments peuvent fonder l’économie des Abzinawa, l’agriculture nourricière et la métallurgie, et il est probable que se soit ces groupes qui apportèrent de telles connaissances en Ader, même si probable ne signifie par certitude.

    En Aïr, l’agriculture revêt deux formes, une agriculture irriguée qui sied particulièrement aux vallées de la montagne bleue, mais pas forcément sédentaire et une agriculture itinérante sur brûlis qui nécessite que les populations se sédentarisent ponctuellement tout au long de leur itinérance (Echard, op. cit.), principalement dans le Damergou. Beaucoup de traditions font état d'une agriculture de type soudanaise en Aïr et abondent sur le fait que les migrations sont le plus souvent déclenchées par l’aridification du climat. Les Abzinawa trouvèrent ainsi dans les vallées orientales de l’Ader des conditions qui en fait se rapprochent assez bien de celles des vallées de l’Aïr, offrant la protection vis à vis des rezzou, mais aussi offrant la possibilité de faire une agriculture irriguée comme une agriculture itinérante. Les Gazurawa par exemple, qui sont reconnus dans les traditions orales pour avoir amené l'agriculture, pratiqués encore au XXè une agriculture mobile, laissant une partie de la famille sur place pour aller défricher un peu plus loin (Rossi 2002 ; Rossi, op. cit.).

    Après Azelik au début du XVè, plus personne ne connaissait le travail du cuivre, ce qui signifierait que les populations qui possédaient ce savoir ont été massacrées sur place ou ont émigré vers d’autres territoires. On pense alors aux populations noires Abzinawa/Gobirawa qui devaient détenir ce savoir (Hamani, op. cit.). Mais les preuves sont encore minces et si le cuivre était produit par les Abzinawa comme le dit Djibo Hamani, peu de travaux nous permettre d’aller plus loin dans les hypothèses. La tradition orale rapporte seulement qu’ils faisaient la « tama », c’est à dire la loupe de fer, mais rien concernant le cuivre. Une tradition orale des Touareg existe également mais elle ne convint guère compte tenu que les forgerons Touareg ne produisent pas de métal, il le transforme seulement.

    Dans la société paysanne de l’Ader les forgerons ont une place atypique, ils sont désignés sous le terme de « makeras » terme générique qui n'est pas identique à cultivateurs ou chasseurs car ils ne peuvent pas fonder de village. Tout comme chez les Touareg, ils bénéficient d’un groupement ou village d’attache mais en fait n’y sont pas inféodés et ont une relative indépendance de mobilité entre les différentes communautés. Ils ont en quelque sorte la possibilité de choisir de qui ils seront dépendants. Ceci peut s’expliquer par le caractère itinérant de la métallurgie qui pour produire du fer nécessite un savoir-faire très particulier et une forte coopération ce qui détermine un mode de vie particulier, la création de villages temporaires sur les lieux de fonte. Ensuite, ils créent des quartiers auprès de ceux qui ont besoin des outils métalliques.

    Les forgerons sont distingués en deux catégories, les forgerons blancs qui ne font que transformer le métal et les forgerons noirs qui sont en capacité de fondre le métal pour l’extraire de sa roche, qui sont le plus souvent installés dans des communautés venus de l’Aïr comme les Gunamawa ou les Baringawa (Echard, op. cit.). On peut admettre que les Abzinawa se sont au fil du temps accaparer ces groupes de forgerons noirs car nécessaire au développement de leur société agricole. Mais si ce sont bien eux qui amenèrent l’agriculture, il est aussi probable que la métallurgie était déjà présente en Aïr. Pour Nicole Echard, il est acquis que les métallurgistes et des peuplements différenciés ont migré à partir du Xé vers les régions méridionales du Niger, avec leur technique de réduction du fer attestée sous sa forme contemporaine depuis le XIVé ainsi que l'organisation sociale qui va avec (Echard 1986).


    Les lieux importants pour les Abzinawa

    En Aïr, le Mont Bagzan serait une sorte de montagne mythique, même si dans les traditions des Abzinawa de l’Ader il est assez peu présent. Il reste surtout la montagne des Gobirawa qui participa à l’édification de l’État des Gobirawa.

    En Ighazer, il existerai un fétiche des Abzinawa du Gobir sur un piton rocheux de 30 mètres, très certainement Telguina = Teleginit, une petite montagne entre Azelik et Tegidda n’Adrar (Hama, op. cit.), autre puits d’importance du fait de sa ressource en eau permanente. Telguina tout comme Azuza reste dans les mémoires des populations Hausa, surtout du côté des Gobirawa, qui auraient exploités le fer en ces lieux (Bernus et Echard 1992). Ils auraient également cultivaient du sorgho (Sorghum aethiopicum) qui croît encore spontanément
    dans la région. Dits ignorants des techniques de construction, ils érigeaient des sortes de clôtures circulaires, en entassant grossièrement des pierres de grande taille, et les couvraient d'un toit de paille (ibid.). La tradition veut qu’en partant il attachèrent la montagne pour l’emmener avec eux et l’on voit encore les traces laissées par les cordes sur les flancs de cette butte.

    Les falaises de Tiguidit renferment le point de passage entre Ighazer et Tadarast qui semble incontournable dans les mémoires des migrations des Abzinawa vers l’Ader et de tout le pays Hausa. Néanmoins la pauvreté des informations sur cette ville démontre bien que l’on y était plus de passage que sédentaire, c’est à dire que les populations s’y fixaient plutôt de manière saisonnière ce qui n’a jamais aboutit à l’édification d’une véritable urbanité. Néanmoins, la persistance de ce lieu sans pouvoir dans les traditions orales des Abzinawa est encourageante pour penser que leur présence à Maranda est peu être bien plus ancienne, l’Ader si situant presque à mi-chemin sur la voie caravanière entre Aïr et boucle du Niger.

    La ville d’Agadez est souvent citée comme étant créée par les populations noires autochtones comme les Abzinawa et reste également dans les traditions surtout des groupes proches des Lisawan. Assodé est aussi citée mais très rarement, on atteint ici sans doute une limite territoriale de la culture des Azna en Abzin.


    Aire culturelle en Ayar

    Au delà des migrations évoquées plus haut, il faut bien replacer ces dernières dans un ensemble somme toute plus vaste mais fonctionnant très certainement d’une manière assez similaires. Les Gobirawa vers le Gobir, les Katsinawa vers Katsina et les Zagarawa vers le Damagaram. Ces entités génériques recellent d’ailleurs une grande diversité de groupes issus de l’Ayar et autochtones. Par ailleurs, aux marges de cette zone, les influences kanuriphone et songhayphone s’expriment également plus ou moins fortement selon les lieux et les époques.

    Si l’on regarde les noms de lieux cités par les Abzinawa dans leurs traditions, on peut en tirer une aire culturelle en Ayar. Pour ma part, je lui donnerai une limite septentrionale parallèle à l’axe In Teduq-Assodé, ces deux lieux étant cités mais fort peu et au nord de ceux-ci aucunes localités n’est cités. Les Abzinawa ont dû occuper tout le sud Aïr jusqu’en bordure du Ténéré qui peut matérialiser la frontière orientale d’avec le monde kanuriphone. Mais, il est vraisemblable que les vallées orientales de l’Aïr furent plus occupaient par des populations venues du Kawar comme les Anuankarawa et Attawari, mais aussi les Sherifan stationnés à l’est de Bagzan, le point d’entrée de ces populations étant sans doute la vallée de Tagueï encore dans les mémoires des Gobirawa. Le Commandant Chapelle évoque un lien entre Aïr et Kawar : on raconte que les Azna jalonnaient autrefois le Ténéré entre Fachi et l'Aïr (Chapelle, op. cit.). Certaines traditions évoquent également que les Katsinawa seraient originaires du Kawar. La limite se continue vers le sud se retrouvant entre le Damagaram hausaphone et le Manga kanuriphone.

    Les Abzinawa étaient assez peu présents en Ighazer, mais c’est bien normal compte tenu des conditions de vie durant la plus grande partie de l’année, ils avaient une influence également réduite en Azawagh. Ainsi, des lieux comme Telguinit, Azouza sont les plus septentrionaux en Ighazer. La grande majorité des groupes Abzinawa devait donc se trouver dans les vallées de l’ouest de l’Aïr, notamment la grande vallée de Téloua et le long des falaises de Tiguidit. Côté occidental, l’influence ne doit pas aller guère plus loin qu’In Teduq, la vallée de l’Azawagh semblant être une frontière naturelle derrière laquelle devait s’exprimer une influence songhayphone.

    Si les Abzinawa sont aujourd’hui de culture Hausa, on ne note que peu de nom dans la toponymie de l’Ayar ayant une consonance hausaphone, les traces y sont rares et même les quartiers d’Agadez ne portent que des noms Songhay. Cela tendrait à nous motiver à penser qu’avant le XVIè et l’urbanité d’Agadez, la langue véhiculaire était sans doute plus songhayphone que hausaphone. On a vu que les noms des groupes Abzinawa furent pris en Ader seul les Anuankarawa serait un nom pris en Aïr mais il est issu de la Tamasheq. Il n’est donc pas du tout acquis que les Abzinawa parlaient Hausa en Ayar, ce qui serait en accord avec Sutton qui propose que la langue hausaphone n’a connu son expansion qu’à partir du second millénaire de notre ère (Sutton 1979), même si pour Hamani, il est probable que ce soit les Abzinawa qui apportèrent la langue hausa aux Aznan Ramu (Hamani, op. cit.).

    Enfin, l’aire culturelle ici délimitée correspond assez bien à celles de Isohyètes pluviométriques pour la région. On peut donc y voir une bonne concordance avec le fait que les Abzinawa étaient préférentiellement stationnés sur le sud Aïr, lieu de la plus forte pluviométrie à ces latitudes, permettant leur agriculture qui semble bien être les seuls à utiliser pour leur subsistance. De là à trouver en la baisse des pluies un élément moteur des migrations, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas pour l’heure n’ayant pas suffisamment d’éléments en main pour discuter cette hypothèse. Je m’en tiendrai donc à une moteur migratoire issu des événements géopolitiques, ce qui n’est pas antithétique de migrations par petits groupes.

     

    1. Je recherche donc tous documents susceptibles de m’apporter plus de complétude dans ce tableau


    Référence

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