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    Tegidda n'Tesemt, le faubourg d'In Gall

    Les salines de Tegidda n’Tesemt sont aussi appelées Bogonuten par les Touareg, ce qui signifie la dune, la colline (Bernus et Bernus 1972), qui émerge au dessus de la plaine immensément plate des argiles rouges de l’Ighazer. Littéralement le nom signifie la "source salée". Les sauniers sont tous de familles issues d’In Gall et même à 80 km au nord de cette dernière, Tegidda n’Tesemt en est bien son faubourg. Aujourd'hui, l'exploitation du sel perdure, on trouve en quasi permanence 300 personnes sur le site perpétuant une organisation et des gestes vieux d’au moins 5 siècles.

    Les issawan sont des bas-fonds dans l’Azawagh ou, comme en Aïr, des cuvettes naturelles au débouché des vallées où stagnent les eaux (Gagnol 2009). Issawan est le pluriel du mot essiwi qui signifie mare d'eau. Il se pourrait bien que le mot essawagh singulier de Isawaghen ait un lien avec essiwi (communication personnelle Maha 2024), que l’on trouve parfois dans la littérature sous la forme essawa pour désigner les habitants d’In Gall et d’Agadez (Bonte 1970). Isawaghen pourrait donc être une construction à partir de ce mot, dans le sens de "ceux des mares", dont la mare originelle de Tegidda n'Tesemt en serait la matérialité, traduisant ainsi la fonction de saunier, très en lien donc avec l’origine même des Isawaghen d’In Gall et de Tegidda n’Tesemt.


    La découverte des salines

    salinessatellite2C’est en recherchant ses vaches qu’un berger mis au jour les marécages salins. Il s’en suivi une appropriation du site par les gens d’Azelik dirigés par les Inusufan, en paix avec les Igdalen et les Kel Fadey (Abadie 1927). Cette légende rapportée par Abadie semble mélanger diverses époques, aussi bien la fin d’Azelik-Takadda que l’arrivée en Ighazer des Kel Fadey, événements qui sont séparés de quelques siècles.

    La légende de la découverte des salines qui semble la plus robuste et mieux encrée dans la mémoire collective, attribue la découverte à une vieille femme faisant paître son troupeau de vaches et qui s’aperçoit que ses animaux, piétinant une zone marécageuse, aime y lécher une substance blanchâtre. Elle en ramène chez elle et en met dans le plat de ses maîtres qui en apprécient le goût. Ils retournent alors sur les lieux de la découverte pour commencer à réserver leur zone et ainsi débute l’exploitation du sel (Bernus et Cressier 1992).

    Dans tous les cas, la question qui occupe surtout est l’époque de la découverte des salines. Les traditions parlent du « au temps d’Azelik » et la découverte se fait au profit des gens d’Azelik. Il semble même que le village fut ainsi renforcé en population à l’époque de la destruction d’Azelik-Takadda par le pouvoir agadézien. Les réfugiés d'Azelik se retrouvèrent à Tegidda n'Tesemt et s'y installèrent poursuivant l'exploitation du sel. Pour Bucaille, il convient que Tegidda n’Tesemt existe au moins depuis 1500 (Bucaille 1975).

    Le témoignage le plus direct, qui nous donne un indice de l’existence des salines, est celui d’Ibn Battūta qui passa par Azelik-Takadda au milieu du XIVè siècle. En parlant de l’eau de Takadda, il précise « son eau traverse des mines de cuivre, et c’est pour cela que sa couleur et son goût sont altérés » (Defrémery et Sanguinetti 1858). Hors à Azelik, les sources sont limpides et le goût est très peu altéré par la présence de sel et non de cuivre, signe qu’il est possible qu’Ibn Battūta ne se soit jamais rendu en Ighazer, mais surtout, il est fort probable que les informations dont il disposait notées déjà la présence d’une eau très salée en Ighazer, qui peut être celle de Tegidda n’Tesemt voir de Gélélé. Aujourd’hui l’eau de boisson de Tegidda n’Tesemt provient des sources les plus proches, celles d’Azelik. Ainsi, on peut penser que l’exploitation du sel de Tegidda commença au moins dès le XIVè, et probablement antérieurement, car il est douteux que les sources n’est pas étaient connues au moins tout au long du royaume de Tigidda, c’est à dire depuis le XIIè siècle.

    A cette époque, le commerce de Gao à l’Égypte semble florissant et la demande en sel des populations de l’Ighazer n’est pas importante, car comme le mode de vie des Touareg ne nécessite que peu de sel qui par ailleurs est disponible dans l’eau et dans les pâturage de la plaine. Il n’y a donc pas de « faim du sel » en Ighazer, comme le précise Gouletquer et Kleinmann, qui est une spécificité des populations noires plus au sud (Gouletquer et Kleinmann 1976). Les premières exploitations du sel de Tegidda n’Tesemt permettait dès lors de satisfaire la consommation locale de sel de table, comme le rappel justement la tradition de cette veille femme qui en rajouta au plat de ses maîtres, devenu alors très goûteux. Mais une autre utilisation était possible, en lien avec l’industrie du cuivre à Takadda, le sel et le minerai de cuivre se combinant à haute température pour former du chlorure de cuivre, qui se solidifie en cuivre métallique au contact du coke (Vikør 1999). Pour Vikør, à la suite de la fin du royaume de Tigidda, l'ancienne petite production de sel qui n'était pas utile dans un échange orienté vers le nord, est devenue stratégiquement importante dans un échange orienté dans la seule direction qui était désormais ouverte, vers le sud (Vikør 1999).

    salinessatellite2Léon l’Africain ne note pas la présence des salines ni même du cuivre au début du XVIè, mais il est vrai qu’à ce moment là, la lumière est sur Agadez et non plus sur le royaume de Tigidda. Ce témoignage va donc également dans le sens d’une consommation locale du sel de Tegidda n’Tesemt, qui ne participe que peu au commerce avec le pays Hausa et rejoint Bucaille, à peu près certain que l’exploitation industrielle des salines étaient seulement naissante au XIVè-XVè siècle (Bucaille 1975). Au XVè siècle également, Malfante de passage au Touat note l’importance des expéditions de cuivre vers la pays des noirs en passant également par Teghida (De la Roncière 1918). Ce semble être la première mention de Teghida qui pourrait bien correspondre à nos salines, plus qu’à une industrie du cuivre qui semble déjà fortement concurrencée par les exportation méditerranéennes et bientôt portugaises.

    La chefferie actuelle de Tegidda n’Tesemt est détenue par les Inusufan, anciens maîtres du royaume de Tigidda. Il est donc tout à fait possible que les salines furent dès lors exploitées déjà au temps d’Azelik-Takadda, car les hypothèses d’un changement de chefferie ne sont pas simples à concevoir. Il est également curieux de constater qu'à la suite de la destruction d'Azelik, le Sultan confia à une vieille captive, deux enfants rescapés un Amesdragh et une Tanassufat. Il lui dit de les élever et de donner le turban de la chefferie au garçon. Mais aujourd'hui ce sont bien les Inusufan qui détiennent cette chefferie depuis déjà plusieurs générations, et les Imesdraghen détiennent celle d’In Gall. N’y a t-il pas, dès lors une confusion ou un amalgame dans les traditions ? L'étude plus précise et fouillée de la tradition orale et des successions, pourrait donner quelques éléments de réponses.

    La tradition rapportée par Abadie, puis utilisée par d’autres auteurs (Hama 1967), tend également à placer la création des salines vers le XVIIè ou le XVIIIè, ce qui apparaît pour d’autres bien trop récent au vu de l’amoncellement des déblais de terre qui entourent les salines (Bernus et Bernus 1972). Néanmoins, les recherches archéologiques sont encore laconiques et les quelques tessons de céramiques étudiés sur Tegidda montre une occupation plutôt postérieure à Azelik-Takadda (Bernus et Cressier 1992 ; Sterry et Mattingly 2020), mais ne peuvent être déterminants.

    Henri Lhote poussera encore la controverse plus loin en affirmant que Tegidda n’Tesemt n’est autre que la Takadda d’Ibn Battūta, et qu’en guise de cuivre, c’est l’exploitation du sel qui est décrite par l’auteur arabe (Lhote 1955). Il est vrai que la similarité des procédés est assez frappante et même la zone commerciale du sel est semblable à celle du cuivre, vers le Gobir et Sokoto. Echard note également l’émergence d'une classe de travailleurs serviles pour le cuivre à Azelik identique au sel de Tegidda (Bernus et Echard 1992).

    Néanmoins, les recherches du PAU ont clairement montré qu’il y a bien eu une exploitation du cuivre à Azelik (Bernus et Cressier 1992). On complétera les hypothèses existantes avec celle plus climatique qui postule que la période de dessication intense que connue la région de l’Ighazer au cours des XIV-XVè, peut être à l’origine de la remontée capillaire des sels dans les terres argileuses (Bernus et Cressier 1992), et donc de la possibilité offerte par la nature d’une exploitation de ce sel. Les principes physico-chimiques qui procèdent de la remontée capillaire du sel dans les agiles de l’Ighazer ne sont pas suffisamment connus pour en déduire plus de certitude.

    En définitive et en attente d’éléments nouveaux sur l’historiographie du faubourg d’In Gall, je me rangerait sans difficulté du côté de l’hypothèse qui voit la naissance de Tegidda n’Tesemt au moins concomitante à celle du royaume de Tigidda, et la mise en place de l’exploitation industrielle du sel à la fin du royaume de Tigidda, c’est à dire vers le XVè siècle. L’exploitation commerciale palliera en partie les pertes économiques des populations de l’Ighazer dues à la fin de la route Gao-Égypte qui se tarie au profit de celle, plus méridienne passant par Agadez.

    Sur le modèle des oasis sahariennes, Takadda était très certainement une pentapole qui rassemblait plusieurs ksour, Gélélé, Tegidda n’Tesemt, Bangou Béri, Tadraght et la cité même de Takadda (Bernus et Cressier 1992). Cela ferait de Tegidda n’Tesemt un vestige archéologique « vivant » qui aura traversé une grande partie de l'histoire de la région (Bucaille 1975).


    Les Kel Fadey et In Teduq

    Dans la tradition rapportée par Abadie, et reprise par d’autres derrière lui (Lhote 1955 ; Bucaille 1975), est évoqué un conflit entre les Kel Fadey et le Sultan d’Agadez appuyé par les gens d’In Gall, sur la main mise que les Kel Fadey eurent sur Tegidda n’Tesemt. Le Sultan de l’époque était Youssouf qui régna 28 ans à partir de 1597, ce qui place cet événement au début du XVIIè (Abadie 1927). Les Kel Fadey sont alors positionnés en Aïr septentrional entre Fadey et Aguellal et se renforcent très certainement avec des tribus Imghad originaires de l’Ahaggar (Jarry 2020). Ils lancent aussi sûrement des rezzous sur les populations sans défense de l’Ighazer. Tegidda n’Tesemt est alors défendue par le Sultan qui ne souhaite sans doute pas perdre cette ressource financière importante, mais on sait qu’il n’a pas d’armée et donc ceux sont les gens d’In Gall qui vont reprendre pour lui le village. Mais, peut être faut-il comprendre par gens d’In Gall les Touareg qui nomadisent autour de la capitale de l’Ighazer plutôt que les habitants proprement dit, car ils n’ont guère l’âme guerrière. Il est assez peu probable que ce soient des Ouelleminden, car ils ne défendraient certainement pas le Sultan d’Agadez et cet événement participe sans doute plus à tisser des alliances entre Kel Fadey et Ouelleminden dont ils se disent parents. Il faudrait donc plutôt chercher les défenseurs de Tegidda n’Tesemt du côté des tribus en place en Ighazer comme les Tawantakat, les Gawalley ou encore les Ilemteyen qui forment déjà sans doute les Lisawan qui accompagneront Agabba en Ader à la fin du XVIIè siècle, laissant ainsi la place aux Kel Fadey qui vont venir s’installer en Ighazer dans la région d’In Gall et en deviennent les maîtres, houspillant et razziant régulièrement les salines de Tegidda n’Tesemt jusqu’à l’arrivée des colons français, ce qui ne les empêchera pas de prélever l’impôt du Sultan pour leur propre compte. A partir de cette époque, les religieux de l’Azawagh auront une influence qui rayonnera aussi sur Tegidda n’Tesemt à travers leur site Saint d’In Teduq (Bernus et al. 1999).


    La période coloniale

    « Les sauniers de Bugumouten ont des cases en argile originales par le seul orifice qu'elles ont ; les surprises sont si redoutées qu’ils se terrent comme des troglodytes dans leurs refuges où il n’est possible d’entrer qu’en rampant » (Jean (Lieutenant) 1909).

    La volonté du colonisateur français de développer le commerce va entraîner une plus grande sécurisation des échanges commerciaux et Tegidda n’Tesemt va profiter de l’arrêt des razzias essentiellement des Kel Fadey. De 90 habitants en 1904 (Jean (Lieutenant) 1909) à 420 en 1925 (Abadie 1927), on peut dire que les salines ont atteint le niveau de développement maximal dès les années 30 car aujourd’hui encore il n’y guère plus de personnes sur le site. Les premières opérations de police du Lieutenant Jean en Ighazer sont donc dirigées essentiellement vers les tribus insoumises comme les Kel Fadey, Kel Gharous ou Kel Ahaggar. Il installe un premier poste à Agadez en 1904 et 10 tirailleurs sont rapidement positionnés à In Gall. Début 1905, les arabes Ouled Silman attaquent les Kel Aïr à Fachi, on rappelle alors les 10 tirailleurs d'In Gall dont les habitants, en pleur, les voient partir. Les chefs d'In Gall et Tegidda n’Tesemt supplient qu'on ne les leur enlèvent pas, ayant trop peur des représailles des Kel Fadey, le chef de Tegidda était prévenu qu'il aurait la tête tranchée (Jean (Lieutenant) 1909).

    L’évacuation du poste d’Agadez est prononcé par le territoire militaire et sera effective le 31 mai 1905 par le colonel Aymeric et le Capitaine Lefebvre. Le 1er juin In Gall est pillé, le 3 Tegidda n’Tesemt voyait un massacre. L'indécision de l'installation française sur Agadez vient du fait que les français attendent d'avoir la certitude que la conférence des européens lui attribue définitivement ces territoires, conférence d'Algésiras en avril 1906 (Séré de Rivières 1965).

    Début 1907, les Touareg de Tamanrasset pillent les Kel Fadey, en août 1907 un rezzou des Kel Owey est punit par la garnison de Tegidda, mais les pillages incessant des Kel Fadey ne cessent pas et ont nécessité la construction d’un blockhauss sur Tegidda n’Tesemt pour protéger le village quasiment abandonné (Séré de Rivières 1965 ; Hama 1967).

    Durant la première guerre mondiale les Kel Fadey seront alliés aux français et profiteront des tournées de police qu’ils font pour régler d’anciennes querelles de tribus, tout en retrouvant une certaine forme de leur mode de vie fait de rezzou et contre rezzou. Notamment en aidant la poursuite des sénoussistes de Kaocen, Tegidda n’Tesemt trouve alors la paix pour développer sa raison d’être, les salines.

    En 1929, l’expédition Sixte de Bourbon en voiture Delahaye et pneu Dunlop, quitte In Guezzam pour Agadez, Tegidda n’Tesemt entendra alors le premier moteur automobile rugir dans la plaine. Dans les années 30, ce sera également une halte du transsaharien Tamanrasset-Zinder (Carlier 2001).


    Le village et ses quartiers

    Au début des années 2000 à Tegidda n’Tesemt, 4 palmiers sortaient de terre, dont 3 sont mâles et 1 femelle de la variété Almadeina. Aujourd’hui, quelques jardins sont même délimités aux abords des salines, pour y planter des palmiers, même si leur devenir est loin d’être assuré. L'habitat est dès plus rudimentaire, car la majeure partie des habitants ne restent pas toute l'année sur place, et rejoignent In Gall dès les premières pluies. Seuls quelques dizaines restent pour écouler les dernières briques de sel produites avant les pluies. Cette tendance est néanmoins à tempérer depuis la mise en activité des mines d’uranium sur le site d’Azelik, permettant d’avoir un peu d‘activité toute l’année. Ainsi, le village semble réveiller, peut être aussi grâce à la cure salée qui devient une fête nationale garante des traditions historiques et prend de plus en plus d’ampleur chaque année.

    On peut encore remarquer dans la ville de vieux murs qui sont des pierres maçonnées dans le banco, ce qui est somme toute assez rare en Ighazer et matérialise une certaine ancienneté du village, et peut être une contemporanéité avec Azelik-Takadda, où cette technique de construction est présente mais pas à In Gall. Aucune fouille, même rudimentaire, n’a jamais été entreprise à Tegidda n’Tesemt.

    Les différents quartiers du village sont Agafaye et Attaram qui font écho aux quartiers de même nom d’In Gall.

    Les différents quartiers des salines sont silambalan, agala, almoussikan, taaka, sibilitan, simoraten, alkanagatan, roumgi, simijawan, katangayo, fakra bibi, fakra koraye, agayya yo, daga korayo, daga koyo tamesna. Plus ancien qu’In Gall, le village recense 1084 personnes en ?., même si la majeure partie vit à In Gall. Il faut noter que l’exploitation du sel se fait sur la surface gréseuse d’où source les eaux minérales. C’est un peu comme si les sauniers avaient dégagé cette surface gréseuse en repoussant les argiles sur son pourtour, construisant ainsi de grands merlons, jusqu’à 6 mètres de hauteur, les protégeant des écoulement de l’Ighazer qui passent principalement au sud des salines et du village. Par ailleurs, on remarque que les quartiers de salines les plus proches du village sont appelés par des noms Tamasheq, et plus l’on s’éloigne du village, plus l’on a des noms songhayphones. Il n’est pas impossible que cela matérialise une remontée dans le temps, les Inusufan étant les Touareg qui on été les premiers propriétaires et qui ont donné des noms Tamasheq, ensuite l’expansion des salines se fait avec des noms songhayphones, les Inusufan étant inféodés au Kel In Gall par la suite.

    Les différents chefs de village, tous issus du groupe des Inusufan, ici listés par le chef actuel de Tegidda n’Tesemt :

    NomRésidence
    Ghali Azélik
    Saguid Azélik
    Lafo Azélik
    Gabaïda Lafo Tegidda n’Tesemt
    Boulla Gabaïda Tegidda n’Tesemt
    Mouhamed Ahmed Tegidda n’Tesemt
    Alhadji Kitta Tegidda n’Tesemt
    Nassamou Elhadj In Gall
    Ahmed Elhadj In Gall
    Alhassane Acha In Gall

    Âgé de 46 ans, le dernier chef de village est introduit en 2009. Il est fils d’une petite sœur du Sultan actuel d’Agadez. Marié à 1 femme, père de 8 enfants dont 3 décédés, il habite le quartier Attaram d’In Gall.

    Cortier donne en 1909 la liste suivante de chefs, le premier Inessoufa de race Bella et de famille maraboutique puis Rhali, Fakhi, Alahokoq, Goda, Attahir, Abeida, et Bella le chef actuel (Cortier 1909).


    Esquisse d’une chronologie
    Période 
    XIIè-XIIIè l’exploitation du sel pour la consommation locale et l’industrie du cuivre à Tegidda n’Tesemt se fait sous protectorat des Inusufan du royaume de Tigidda dont la capitale est la Takadda d’Ibn Battūta, malgré la fin du royaume ils possèdent toujours la chefferie du village
    XVè-XVIè à la fin du royaume de Tigidda, l’exploitation du sel va devenir commerciale en direction du sud vers le Gobir et Sokoto
    XVIè-XVIIè In Teduq fondée par les Ineslemen Tamesgidda et Iberkoreyan marque sa prédominance religieuse sur Tegidda n’Tesemt, la région en général connaît une émancipation religieuse qui va notamment abandonner la succession matrilinéaire au profit de celle patrilinéaire plus en accord avec la religion musulman
    XVIIIè-XIXè les Lisawan ont quitté l’Ighazer avec Agabba pour conquérir l’Ader, laissant ainsi les Kel Fadey migrer vers la région d’In Gall, leur emprise en Ighazer est au détriment de Tegidda n'Tesemt sans défense, ils sèment la terreur et le village ne peut éviter les pillages récurrents qu’en s’enfermant dans des maisons dont l’entrée ressemble à une chatière
    XXè la colonisation française va amener la paix pour les villageois de Tegidda n’Tesemt, l’exploitation du sel prend son essor
     
     
    Références

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