Le Néolithique débute il y a 10 000 ans, et se traduit notamment par le début de la sédentarisation des populations, qui s'accompagne en général de la domestication des animaux et des plantes, ainsi que de la fabrication de poteries destinées à des usages domestiques. Mais cette définition du néolithique est à géométrie variableselon les auteurs et les situations géographiques, comme en témoigne l'Histoire générale de l'Afrique publiée par l'Unesco en avril 1980, où presque chaque auteur à sa définition propre (Cornevin 1982). Si le processus de Néolithisation diffère d’une région à l’autre ou d’un groupement humain à l’autre, il faut bien se dire que les recherches différentielles ne facilitent pas toujours la compréhension globale des systèmes. Deux courants de pensée prédominent, l’un donnant la primauté à la culture matérielle, l’autre à l’ensemble des activités économiques (Huysecom 2020). Depuis le début du XXè siècle, « on peut dire que la néolithisation, dont la monogénèse moyenne-orientale et le strict diffusionnisme qui lui est conséquent, sont deux concepts qui s'effritent au fur et à mesure des découvertes archéologiques » (Amrane 2002).
Le microlithisme épipaléolithique sur lame, lamelle, microlithes et éclats retouchés, va laisser place à de nouvelles techniques qui vont se généralisées au Néolithique, comme les armatures de flèches, les haches polies, le matériel de broyage et la céramique. Ces éléments apparaissent un peu partout au Sahara et en même temps vers la fin du Xè millénaire BP (Vernet 2004). En Afrique maghrébine, ce sera l’avènement de l’Ibéromaurusien, un mechtoïde robustes qui pratique l’évulsion des incisives supérieures des deux sexes, qui laissera la place à un Capsien ou des capsiens, responsables des escargotières terrestres vers 6500 BCE, puis qui s’étirera vers le Sahara à partir de 6000 BCE (Le Quellec 2014), et dont Paul Sereno en retrouve quelques traces dans les sépultures de Gobero au sud de l’Aïr (Sereno et al. 2008). En Afrique nilotique, plusieurs industries lithiques sont contemporaines de l’Ibéromaurusien.
Jusqu’à récemment, l'Aïr était considéré comme un foyer originel de la céramique. On y retrouve les plus vieilles poteries de l'Afrique au début du 9è millénaire BCE, à Tagalagal dans les Monts Bagzan et dans l'Adrar Bous au Nord du massif bleu (Roset 1995). Sur ces sites, on observe une grande variété de céramiques, tant dans leur forme que dans les motifs de décoration et les techniques de réalisation. Ces techniques sont si bien maîtrisées, qu’il n’y a peu de doute à ce qu’il doit exister d’autres sites où elles sont peut-être plus rudimentaires. Le site d’Ounjougou sur le plateau de Bandiagara en pays Dogon, nous offre une telle fenêtre sur l’histoire, avec des céramiques datées de la fin du Xè millénaire BCE, incitant ainsi à y voir un lieu originel de diffusion de cette technique vers le Sahara central, réoccupé à la suite de l’amélioration des conditions humides des débuts de l’holocène (Huysecom 2020). A travers Ounjougou, c’est toute la boucle du Niger qui attire notre attention, dont le delta intérieur du fleuve pourrait être à l’origine de l’agriculture en Afrique de l’ouest, à l’instar de son homologue oriental, le Nil. La maîtrise et le développement des techniques semblent néanmoins se faire plutôt au Sahara central, où la reconquête verdoyante du Sahara permet le développement de nouvelles stratégies de subsidence, l’observation, l’imagination et la créativité des hommes les abondant.
Cette phase de l'évolution des cultures, grâce à l'acquisition de nouvelles techniques, a considérablement modifié l'attitude de l'Homme vis-à-vis de son environnement. Elle se terminera vers 2000 avant notre ère, avec les débuts de la métallurgie et de l'écriture. De 9000 à 2000 BCE, cette période climatiquement favorable au Sahara, sera néanmoins entrecoupée de différents épisodes d’aridification plus ou moins longs, parfois de quelques siècles, dont la seule réponse des populations sera de s'exiler vers des contrées plus favorables et après chaque périodes sèches, ils reprendront place quasiment sur les même sites d'habitat, rendant souvent compliquées les analyses archéologiques in situ. Si l’Ighazer ne semble pas exploitée durant les premiers millénaires du néolithique, sans doute trop marécageuse, difficilement pénétrable du fait des terres argileuses pour accueillir l’homme, les indices de population se concentrent sur le nord et le sud-est de l’Aïr, ainsi que le long de la vallée de l’Azawagh. L’Aïr a également pu être, lors des épisodes les plus arides, une autre de ces zones refuges pour les néolithiques. Mais à partir de 2000 BCE des populations adaptées à ces milieux arides s’installent et développent leur modèle de société, l’Homme est alors maître de son environnement.
Le néolithique saharien, c’est avant tout une unité de peuplement soudanais dans le Sahara central et méridional, avec une importance de la céramique, toujours à fond hémisphérique, une fréquence importante des graines de Celtis retrouvées dans des poteries, une abondance des restes de poissons, en parallèle au développement de l'outillage de pêche, hameçons, harpons, enfin une médiocrité de l’industrie lithique à l'exception des armatures de flèches (Camps 1974), même si la culture du Ténéréen tempère cette position, tout comme l’anthropologie qui fait apparaître une plus grande complexité dans l’enchevêtrement des types de populations néolithiques dans leur zone d’influence culturelle, qui va de paire avec un apprentissage de proche de proche de nouveaux savoir-faire, mais aussi de plus grands déplacements qui laisseront peu ou prou de traces archéologiques. En somme, une période de grandes expérimentations dont les plus réussies laisseront des traces, mais pas seulement, à l’instar de l’élevage du mouflon au Fezzan qui ne durera que quelques siècles (Vernet 2004).
Le grand humide
A la suite de l'aride du Kanémien, un premier épisode pluviale arrose les plaines désertiques de 13 000 à 12 500 BP, sans que l'on ne retrouve de traces humaines pour cette période. Le retour de la pluie viendra vers 10 200 BP, puis plus sûrement de 9500 à 8500 BP, phase humide majeure de l'Holocène. Durant cette phase émerge en Aïr, les premières céramiques d'Afrique, ce qui en ferait un foyer de création originelle (Roset 1987). Il est l’œuvre de populations sans doute réfugiées dans les montagnes pendant les périodes arides et qui ont développé un moyen de conserver les céréales sauvages qu'elles récoltaient et pouvaient ainsi consommer pendant les périodes de soudures. On retrouve d'ailleurs sur le site de Tagalagal, nombre de meule de broyage, outils attestant d'une alimentation en céréales issues de cueillette car aucunes traces d’agriculture véritable n’a été décelée.En outre, d’autres datations sont inventoriées entre 9500-9000 BP sur les sites de Temet, Tin Ouaffadene, Adrar Bous et donc Tagalagal (Roset 1987). La céramique de ces sites, mais aussi l’industrie lithique évoluée sur microlithes géométriques, meules et molettes procèdent d’un processus de néolithisation en cours à cette période, sites qui recevront également la visite de la culture du Ténéréen plus tardive (Roset 1983). Ces Kiffien, du site éponyme de l’Adrar n’Kiffi, seraient des populations semi-nomades vivant sur un territoire bien déterminé (Roset 1987), etau vu de leur céramique très similaire de celle du Sahara central, ils influenceront au 9è millénaire la céramique de la vallée du Nil (Garcea 2008).
Au vu également de l’argile des potiers de Tagalagal, on peut noter un rayonnement plus important pour ces habitants du massif intérieur de l’Aïr (30 à 70km), alors que celles de l’Adrar Bous témoignent d’un usage in situ des argiles et donc d’une sédentarité plus prononcée, consolidée par le gigantisme des sites de surface sur plusieurs kilomètres, à peine défraîchis archéologiquement parlant (Haour 2003). Si l’origine saharienne de ces populations fait plutôt consensus, avec des sites assez similaires au Hoggar et dans l’Akukas, on est frappés par la qualité et donc la parfaite maîtrise des techniques céramiques dès cette époque, tant dans ses formes que ses décors, dénotant une esthétique nouvelle, ce qui signalerait une évidente évolution sur place de cette culture (Roset 1995). Néanmoins, cela interroge sur une possible appropriation de ces techniques en d’autres lieux, rappelés par une datation non consolidée, à Tamaya Mellet qui serait antérieure à Tagalagal (Haour 2003), une date « trop haute (9350±170 BP) pour être actuellement acceptée » (Camps 1974). Mais cette date peut aujourd’hui être mise en parallèle avec l’apparition des céramiques dans les régions voisines et à des époques assez similaires, en Adrar Akukas et en Ahaggar (Roset 1983 ; Gallin et Le Quellec 2008), et même plus tôt à Ounjougou dans les falaises de Bandiagara en pays Dogon, non loin du delta intérieur du fleuve Niger (Gallay 2020).
D’ailleurs Huysecom, n’hésite pas à mettre en relation les sites de Temet en Aïr septentrional et Ounjougou au Mali, sur la base de la présence d’armatures bifaciales comparables sur les deux sites. Il trouve également une certaine analogie entre un vase de céramique à Ounjougou qui aurait sont équivalent à Temet, mais en pierre polie, y voyant tout simplement une adaptation locale d’une invention méridionale (Huysecom 2020). On pourra noter, pour aller dans le sens de Huysecom, que sur certains sites de la vallée de l’Azawagh comme Tamaya Mellet, In Tekebrin, Taferjit et Lekdarat, ont été inventoriés des tessons de vase de pierre dans des contextes possédant toujours de la céramique, et pour deux d’entre eux des pointes d’Ounan (Issaka Maga 1993), pouvant suggérer un néolithique ancien, entretenant ainsi l’hypothèse d’une relation entre la boucle du Niger et le Sahara central.
A Tagalagal, la technique de la céramique apparaît, dès cette époque ancienne, déjà suffisamment maîtrisée pour permettre une production diversifiée dans ses formes et dans ses décors. Deux types de vases ouverts et fermés à fond sphérique, décorés ou non, sont déjà réalisés. On les retrouvera plus tard dans le néolithique Ténérén. Parmi ceux qui ont été répertoriés jusqu'à présent, Jean-Pierre Roset note l'utilisation fréquente de la « dotted wavy line », en bandes horizontales ou séquentes et, semble-t-il, très souvent obtenue à l'aide d'un peigne fileté souple. Il retient comme une donnée essentielle l'association avérée, dès cette époque ancienne, de la céramique et d'un matériel de broyage des graines dures (Roset 1982).
L'expression Néolithique Saharo-Soudanais de Camps, fait référence à un ensemble de traits culturels qui ont émergé entre 10.000 et 5.000 dans la zone centrale du Sahara, entre 15° et 25° de latitude nord. Parmi les aspects novateurs qui caractérisent ces cultures, la production de poterie et la préparation des aliments, dans le contexte d'une économie pastorale, sont sans doute les éléments les plus importants (Mutri 2014). Sall nous donnent une vision schématique des économies sahariennes qui ont pu cohabité à cette époque : des chasseurs, auteurs des plus anciennes gravures rupestres obtenues par incision ou martelage, des pêcheurs, aniconique, c’est à dire qui eux ne formulent pas de représentations rupestres, à l’origine des plus anciennes céramiques du Sahara et des pasteurs (Sall 1998).
Entre-temps, les Néolithiques de tradition soudanaise arrivaient au sud du Sahara, vraisemblablement de la haute vallée de la Nil, comme les Ténéréen, occupant la grande vallée du Tefassaset, d'autres s'arrêtant en Aïr et d'autres encore, selon l'une des hypothèses les plus accréditées, remontant vers les massifs sahariens centraux (Hoggar et Tassili), ce qui aurait représenté la première étape de l'histoire du Sahara (Beltrami 1982).
Au Niger, les premières traces d'une économie pastorale remontent au milieu du VIIe millénaire avant notre ère et se retrouvent dans les sites de Dogomboulo et du Rocher Toubeau et surtout dans les sites de l'Adrar Bous (Mutri 2014). Les industries néolithiques de la région appartiennent à ce qu'on appelle le faciès soudanais pour l’Ighazer, et le faciès Ténéréen pour l’Aïr et le Ténéré. Les industries sont rarement présentes sur les hauts plateaux comme le Greboun, ou le Tamgak (Beltrami 1983).
Des cultures pré-pastorales
Le 9è millénaire avant notre ère (9000-8000 BCE) est donc celui des plus hauts niveaux lacustres, la baisse de ces niveaux ne débutera que vers 6400 BCEau milieu du 7è millénaire avant notre ère. Peu de trace de la présence humaine durant cette période, qui pourtant doit exister dans cet environnement devenu pléthorique en ressources alimentaires. Les hommes ne sont pas obligés de se fixer fortement ou de nomadiser longuement pour trouver leur nourriture, cueillette, pêche et chasse sont disponibles en Ighazer et tout autour. L’homme est alors très certainement dispersé dans l’environnement, à l’image des gazelles qui, lorsque les pâturages s’étendent en saison pluvieuse, se dispersent puis se retrouvent lorsque les conditions environnementales deviennent moins favorables.
L'Aïr et l’Ahaggar charrient alors des pluies par les fleuves Ighazer et Timersoï qui se déversent dans l'Azawagh, ce dernier coulant régulièrement voir continuellement selon les périodes, il pu avoir jusqu’à 5 km de largeur. Une faune lacustre se développe dans de grands lacs, notamment au nord de l’Ighazer qui forment un véritable delta intérieur autour des vallées de Sekiret, d’Anoun Agerouf, les grands mammifères étendent leur territoire, tout comme l'homme encore chasseur et cueilleur, mais qui va commencer à se sédentariser autour de la ressource en eau.
Au Niger, l’évolution d’une industrie épipaléolithique en un complexe lithique/céramique est attestée : c’est le Kiffien dont les sites sont retrouvés sur les rives des paléo-oueds de l’Aïr et du Ténéré. Cette culture est datée à Temet entre 9250-8600 BCE et 7950-7350 BE et à 8550-8240 BCE dans le site de l’Adrar Bous 10. La fouille du site de Tagalagal, qui appartient à cet ensemble, a livré une céramique à motif en « Wavy Line », datée de la fin du 9è millénaire (Roset 1983 ; Roset 1987), et que l’on retrouve de manière assez large du Sénégal à la mer rouge, formant ainsi pour Hugot un élément d’un Néolithique de tradition soudanaise, pour des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs (Mohamed-Ali et Khabir 2003). Le Kiffien, dont la culture matérielle est marquée par la production de harpons et pointes en os et d’une industrie microlithique, est le fait de populations pratiquant la pêche, la chasse et la collecte de graines sauvages, datée entre 8000 et 6000 BCE (Gallin 2009). Les attributs culturels du Kiffien sont similaires à ceux de ce que Di Lernia appelle « l'Akukas tardif » à Uan Afuda dans les montagnes du sud-ouest de la Libye, à environ 540 km au nord d'Adrar Bous. Il s'agit d'une industrie microlithique avec des segments, des lames à dos, des racloirs latéraux, ainsi que de la poterie à lignes ondulées pointillées et à peignes. Les dates de l'Akukas tardif coïncident également avec celles du Kiffien (Clark 2008).
Néanmoins, Clark précise que malgré ces traits généraux communs, les groupes Kiffien ont développé un système de peuplement différent, avec sans doute une occupation des sites moins continue que dans le Sahara central, plutôt sous forme de camp saisonnier situés sur les rives élevées des lacs. Du fait des ressources alimentaires plus importantes, les populations avaient alors plus de liberté dans leur possibilités d’occupation de l’espace et un mode d’organisation plus opportuniste. Ceci a probablement permis à ces populations de mieux s’adapter lors des périodes plus sèches (Clark 2008).
Pour J.D.Clark, le Kiffien, est largement microlithique, avec de nombreuses formes géométriques, sans les formes de pointes d’Ounan et de Bous Saada, et est accompagné de rares pointes et harpons en os ainsi que de rares poteries. Smith soutient que le Ténéréen est macrolithique, mettant l'accent sur des stratégies de retouche bifaciale, et que la définition originale de Tixier en 1962 du Ténéréen, devrait être révisée pour exclure les microlithes, que Smith appelle le Kiffien (Clark 2008).
Les harpons et les pointes en os kiffiens sont similaires à ceux trouvés dans d'autres contextes sahariens présentant une faune aquatique et des céramiques anciennes. La poterie est fabriquée en serpentin, plus épaisse que celle du Ténéréen postérieur. Les formes des récipients kiffiens ne sont pas variées, la plupart étant des bols à parois droites. La plupart des céramiques kiffiennes ont été décorées par la technique de la bascule à l'aide d'outils régulièrement dentelés, produisant le plus souvent des bandes continues de zigzags en pointillés. Le même outil a été utilisé pour réaliser les motifs de lignes ondulées en pointillés, autre caractéristique distinctive de Kiffien, sous forme de séquences de vagues en pointillés ou de bandes ondulées (Clark 2008), qui sont parmi les plus anciennes décoration d’Afrique du nord.
La faune piscicole des localités kiffiennes se compose principalement de perches du Nil (Lates), une espèce d'eau douce profonde, ainsi que de poissons-chats (Clarias) et d'autres espèces nilotiques. La faune reptilienne comprend le crocodile, des tortues terrestres du genre Pelusios et deux formes de tortues à carapace molle. La première espèce préfère les habitats ripicoles plutôt que lacustres, ce qui laisse supposer l'existence de cours d'eau ou de rivières pendant l'occupation kiffienne de la région. L’hippopotame est représenté et les quelques mammifères terrestres identifiables comprennent un sanglier juvénile, suggérant une expansion des communautés fauniques méditerranéennes dans la région d'Adrar Bous, et un canidé de la taille d'un chacal ou d'un chien (Clark 2008).
Au 8è millénaire avant notre ère, la présence humaine se renforce près de la vallée de l’Azawagh et aussi entre l’Aïr et le massif des Termit à Gobero. A l’ouest de la plaine de l’Ighazer alors inondée, les hommes occupent différents sites Tamaya Mellet, Tin Kotkon, Takene Bawat et Mentes qui s’échelonnent le long de la vallée de l’Azawagh vers 7300 BCE (Bernus et al. 1999). Leur industrie est à base de microlithes et pointes d’Ounan, il est fort possible que les sites soient occupés de façon transitoire, à cause de changements climatiques brusques et réguliers de quelques siècles.
Le site de Gobero, au sud-est de l’Aïr, découvert en 2003 par Paul Sereno et son équipe de paléontologues, nous livre une fenêtre importante sur cette période enregistrant ainsi le plus vieux cimetière du Sahara (Sereno et al. 2008). Plus de 200 sépultures sur des paléodunes accumulées durant la phase désertique précédente (14000-8000 BCE), définissant deux périodes d’occupation dont une à partir de 7500 avant notre ère. Les hommes et les femmes que l’on y retrouve ont une stature imposante, jusqu’à deux mètres, ils possèdent une industrie sur microlithes avec pointes, harpons et hameçons. Ce sont des chasseurs pêcheurs cueilleurs sédentaires au bord d’un paléolac, leur céramique est de type Kiffien (Sereno et al. 2008). Cette culture kiffienne semble donc s’allonger tout le long de la face orientale de l’Aïr, depuis le 9è millénaire jusque vers le début du 6è millénaire avant notre ère. Elena Garcea préfère pour ce site et ceux de l’Aïr oriental parler de culture pré-pastoral de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs, comme elle évoquera pour le Ténéréen de Gobero une culture pastorale avec céramique et céréales, élargissant ainsi la culture au-delà de la simple description de sa céramique ou de son industrie matérielle, signalant ainsi « des » cultures néolithiques, certes apparentées, qui sont aussi riches de leurs différences régionales. Les termes Kiffien et Ténéréen étant trop réducteurs de la diversité culturelle existante (Garcea 2013).
Cette population est apparentée aux Mechtoïdes de l'holocène moyen du Mali et de Mauritanie, mais aussi apparentée aux Ibéromaurusiens du Pléistocène final, ainsi qu’auxCapsiens du Maghreb du début de l'holocène. Le verdissement du Sahara aurait donc attiré au Sahara méridional des populations du nord de l’Afrique à descendre vers ce qui est aujourd’hui la frontière entre Sahel et Sahara, constituant ainsi, selon Sereno, un assemblage transsaharien (Sereno et al. 2008), qui correspond bien à l’image de cultures néolithiques très mouvantes dans le temps et l’espace, ce qui fut vraisemblablement un facteur important de la profusion créative technologique et sociétale des débuts du néolithique. Mais le mouvement reste à caractériser, centripète vers le Sahara central ou centrifuge à partie de ce même massif montagneux. Les paysages sont alors constellés par une mosaïque d'environnements xériques et humides (Garcea 2013).
Elena Garcea nous propose aussi d’établir un autre lien avec l’Afrique du nord, dans le positionnement funéraire qui a augmenté en variabilité avec le temps. Parmi les formes assises serrées, certaines étaient entassées dans des contenants périssables essentiellement lors de la toute première occupation du site de Gobero. Ces postures assises sont seulement documentées au Maghreb ! (Garcea 2013).
Au 7è millénaire avant notre ère, ce sont donc toujours les mêmes zones, à l’ouest de l’Ighazer, au nord de l’Aïr et entre Aïr et Termit qui sont occupées par l’homme. La montagne bleue semble moins attrayante durant cette période climatiquement encore favorable, tout comme l’Ighazer sans doute marécageuse une grande partie de l’année et donc très inhospitalière pour y retrouver les traces de l’homme. Dans la vallée de l’Azawagh, la céramique fait son apparition à In Tekebrin aux côtés des pointes d’Ounan, la chasse et la pêche domine le régime alimentaire, les graminées sauvages de temps en temps comme le mil ou le sorgho complètent ce régime (Bernus et al. 1999). La vallée fossile semble suivre les évolutions de l’Aïr avec un à deux millénaires de retard.
La fin du 7è millénaire avant notre ère marque une rupture climatique forte avec l’apparition d‘un épisode aride repérable dans tout le Sahara de 6400 à 6000 BCE. En Ighazer, cet épisode semble plus étendu 6600-5300 BCE (Paris 1997), à Gobero également 6200-5300 BCE (Sereno et al. 2008), couvrant en sus quasiment tout le 6è millénaire comme pour le nord de l’Aïr. Cet épisode marque ce qu’on appelle la fin du premier grand humide de l’holocène. Après cet aride, la présence humaine est retrouvée à Dogomboulo, au nord de Fachi, puis dans l’Adrar Bous et à Rocher Toubeau.
Dogomboulo, en plein Ténéré, est un site dans une dépression qui correspond à la cuvette d’un ancien lac dont les dépôts successifs sont exceptionnellement visibles et complets. Une datation sur des charbons a donné un âge radiométrique de 6850±250 BP (soit 6200-5300 BCE). L’industrie lithique jonche un sol d’habitat riche en débris osseux divers, du poisson surtout et comportant plusieurs emplacements de foyers. On y trouve le matériel de broyage classique du néolithique, fragments de meules et molettes, de nombreux éclats informes, ainsi que de la céramique. Les herminettes de Dogomboulo ont une allure fruste bien éloignée de la finesse et de l’élégance de culture du Ténéréen qui naîtra quelques siècle plus tard en Aïr oriental. La découverte de l’extrémité brisée d’une tête de harpon en os, récoltée au milieu d’abondants débris de grands poissons, rappelle les découvertes analogues de ce type, déjà anciennes, dans les régions d’In Gall et d’In Guezzam (Roset 1974).
Harpon et décor de poterie en « wavy line » donne au Sahara une couleur somme toute assez homogène à l’aube du 5ème millénaire. La céramique et l'élevage vont alors connaître une expansion à partir du Sahara central vers le Nil, l'Afrique nord et le sahel. Certains aspects culturels transcendent l'espace, comme le bélier à sphéroïde, les tumulus en croissant de l'Atlantique aux massifs centraux. Il semble que le nomadisme transhumant s’affirme et devienne la règle au Sahara central, entraînant ainsi plus de spécialisation dans les tâches quotidienne et donc un début de hiérarchisation sociale (Vernet 2004). La fin de cette période verra l’avènement de la culture pastoral du Ténéréen vers 4500 BCE (Gallin 2009).
L'Aïr oriental, le Ténéréen
C’est Jean Tixier qui va décrire le faciès Ténéréen lors de la grande mission des années 59-60, la mission Berliet-Ténéré-Tchad, même si cette culture avait été repérée dans les années 30 par Vaufrey notamment. Cette description a d’ailleurs été rabotée sur son matériel lithique la décennie suivante. Trois éléments font de ce faciès néolithique l’un des plus beau du Sahara et sans doute au-delà : une habilité exceptionnelle des artisans, un jaspe vert agréable à l’œil et un lustrage naturel dû aux vents désertiques (Hugot 1962). Le jaspe vert se retrouve essentiellement sur la face orientale de l’Aïr, ce serait plus sûrement un felsite ou « tuf vitrique silicifié » très homogène avec une couleur verte pâle (Sereno et al. 2008).
Son outil caractéristique est la herminette, qui est un outil qui servait probablement au travail du bois (Hugot 1962). Le Ténéréen est caractérisé par de gros outils bifaciaux, herminette, hache, disque, faucille, grattoir (Tixier cité par Roset 1987). Clark précisera cette industrie d'outils qui semble avoir été utilisée pour le travail du bois et le flambage, avec des couteaux à disque et bifaciaux, des haches et des herminettes, ainsi qu'un grand nombre de pointes de projectiles, vraisemblablement utilisées pour la chasse (Clark 2008). Une des plus belle pièce de cette culture est une meule ornée, retrouvée à l'ouest de Rocher Areschima (Roset 1973).
On repère le Ténéréen sur les sites de l’Adrar Bous, d’Areschima, mais aussi sur le site de Gobero et autour du massif de Termit pour sa limite méridionale. On trouve sa trace sur toute la latitude de l’Adrar Bous jusqu’au pied du Tibesti (Merguigara et Zouar) (Hugot 1962), et sa limite septentrional semble être l’erg d’Admer au Tassili. Plusieurs indices permettent d’établir un lien avec les néolithiques de la vallée du Nil, notamment Fayoum et le néolithique de Khartoum, incitant ainsi à en faire un faciès à part entière marquant le prolongement occidental du néolithique de Karthoum (Hugot 1962). Cette culture s’étend donc essentiellement sur une verticalité géographique entre l’erg d’Admer et le massif de Termit, enveloppant à l’est le désert du Ténéré.
A Adrar Bous en particulier, l'industrie ténéréenne est récupérée dans des dépôts limoneux bruns, principalement au sud et à l'ouest du massif principal. La géologie suggère la présence d'un ou plusieurs lacs ainsi que des environnements marécageux au sud du massif. Les artefacts ténéréens sont bien représentés dans de nombreuses zones d'échantillonnage, avec des pierres écaillées et broyées, des céramiques, des preuves botaniques provenant d'empreintes de plantes dans des poteries, de la faune et des squelettes humains. L'échantillon lithique est interprété par Smith comme étant exclusivement macrolithique, combinant la percussion et l'écaillage sous pression pour produire une variété d’alênes, de forets, d'outils écaillés, de racloirs, de lames retouchées, de couteaux à disque, de haches et d'herminettes, presque tous fabriqués dans un tuf vitrique non local. La pierre taillée comprend des anneaux de bras en pierre, des hâches en pierre polie et de grandes meules parfois ornées sur leurs bords par des coups de bec (Clark 2008).
Les recherches confirment que les bovins représentent la grande prépondérance de la faune dans de multiples contextes Ténéréen, et il n'y a pas de restes de moutons et de chèvres, comme c'était le cas pour l'échantillon Ténéréen d'Adrar n'Kiffi (Paris 2000). Ceci suggère qu'Adrar Bous disposait, au moins de façon saisonnière, d'eau et d'herbes en abondance pour le bétail. Le reste de la faune ténéréenne est constitué de mammifères sauvages terrestres locaux, y compris des gazelles, des bubales, un oryx ou un addax, et notamment quelques éléments d'antilopes reduncines qui aiment l'eau, des équidés. Des os en concentration, souvent moins nombreux que ceux d'un seul squelette, sont retrouvés dans des fosses et suggèrent que le bétail était rôti en fosse, probablement lors d'un festin collectif. Les dates de radiocarbone directes sur le bétail Ténéréen impliquent que vers 2000 BCE, la région d'Adrar Bous a été abandonnée par les pasteurs, ce qui coïncide avec l'assèchement final du Sahara.
Leur économie de la pierre semble segmentée en divers sites qui se seraient spécialisés : Gossolorum pour les grattoirs et les lames lauriformes et les meules, Merguigara au pied du Tibesti pour les armatures de pointes de flèches ou encore les Monts Grein pour les meules dormantes (Hugot 1962), à Gara Tchia Bo au sud de Termit, des lames et autres grattoirs (Quéchon 1986), incitant donc à nous faire penser à une certaine forme de commercialisation, renforcée par la découverte d’outils enfouis intentionnellement à Gossolorum (Maley et al. 1971 ; Quéchon et Roset 1974). A Termit, on est même en face d’un Ténéréen à faciès de Gossololom (Hugot 1962 ; Quéchon et Roset 1974). Ses particularités seraient dues au déterminisme de la matière première, les quartzites de Gossololom ne se taillant pas comme les rhyolites de l’Adrar Bous ou d’Areschima. Comme ceux des abords de l’Aïr, les gisements de Gossololom témoignent d’une spécialisation dans l’espace, donc de l’existence d’échanges et de communications entre les groupes (Quéchon 1986).
Les motifs de la céramique sont probablement en continuité de celle de Tagalagal et d’Adrar Bous. Une relation d'avec les plateformes de pierre est aussi proposée mais encore à confirmer (Haour 2003). Une économie pastorale, un artisanat spécialisé et développé de haut niveau, nous incite évidemment à y voir une répartition des tâches à l’intérieur de cette culture, comme un écho au système pastoral actuel, où les éleveurs font appellent à des Inaden pour tout ce qui concerne les outillages du quotidien, aux Ikanawen pour les poteries, en somme un début de spécialisation des groupes humains au sein de la société pastorale ou peut-être imposée par le pastoralisme.
Le Ténéréen ancien est un complexe composé de poteries à texture fine, souvent décorées de zigzags unis profondément imprimés dans l'argile tendre. Il peut être distingué de l'assemblage Ténéréen principalement par le type d'argile, les décorations et les inclusions. Les inclusions minérales sont arrondies et sphériques, et le brunissage est rare. La poterie ténéréenne a généralement été trouvée concentrée dans des zones séparées des ateliers lithiques, suggérant des activités distinctes. On a également retrouvé des jarres typiques dont quelques résidus de lipides ont été retrouvés sur leur face interne. Il se pourrait que ce soit les récipients du lait consommé par les pasteurs Ténéréen (Clark 2008).
Elena Garcea définit aussi une céramique qui serait un Ténéréen précoce ressemblant à la céramique libyenne. Elle mentionne de plus que les céramiques de l’Adrar Bous ont été trouvées concentrées dans des contextes séparés de l’industrie lithiques suggérant des sites d’activités distincts. L'argile et le dégraissant démontrent que la céramique ténéréenne était fabriquée localement en divers endroits du massif.
En dehors des caractéristiques générales communes aux groupes pastoraux sahariens, les populations ténéréennes semblent avoir eu une économie de subsistance nettement plus riche, un système de peuplement plus complexe, une production technologique plus élaborée et des conditions environnementales probablement plus favorables. L'élevage était principalement basé sur les bovins, qui l'emportaient toujours sur le petit bétail (Clark 2008).
Biagetti et Di Lernia ont proposé un modèle de transhumance entre plaine et vallée pour l’Akukas, qui pourrait très bien s’appliquer aussi à l’Aïr oriental. Les populations vivaient essentiellement en plaine avec les bovins et une partie d’entre eux, pouvant être responsable de l’art pariétal, pouvant être aussi les plus jeunes, migrait saisonnièrement dans les vallées de la montagne proche, avec les petits ruminants pour limiter la pression sur les pâturages et l’eau (Biagetti et Di Lernia 2003). On pourrait d’ailleurs y voir les prémices d’une mise en défends, comme l’agdal des berbérophones que l’on retrouve dans toute l’Afrique du nord, et qui nécessite évidemment une prise de décision collective pour la gestion des pâturages.
Mais les petits ruminants sont peu représentés voire absents dans la culture pastorale ténéréenne très centrée sur les bovins. Il faut dire que l’Aïr oriental semble bien plus pourvue en herbage et ressource en eau, les petits ruminants s’adaptant surtout dans les montagnes plutôt sèches comme le Fezzan. Dans tous les cas, les bovins domestiqués au Sahara central ne sont pas attestés avant le Vè millénaire BCE en Akukas (Le Quellec 2013), et probablement dans la deuxième moitié de ce même millénaire en Aïr oriental du côté de l’Adrar Bous plus propice au grand élevage, qui doit donc en faire un pole de diffusion majeur en direction du Lac Tchad et de toute l’Afrique de l’ouest.
Pour dater cette culture, sont reprises les datations typées « Tenerean affinities » par Anne Haour (Haour 2003), auxquelles sont adjointes cinq datations supplémentaires du site de Gobero (Sereno et al. 2008), ainsi que les 16 datations de Desmond Clark à Adrar Bous, plus une sur le massif de Termit (Clark 2008). Ces dates sont classées géographiquement, on a ainsi un groupe Arlit, un groupe Adrar Bous, un groupe Aïr Oriental, un groupe Gobero et enfin un groupe massif de Termit. Les dates ont été calibré avec Chronomodel 2.0.18 et la courbe de calibrage intcal20.14c.
Site | Période | nb datations |
Arlit | 4400 – 2300 BCE | 12 |
Adrar Bous | 4300 – 1850 BCE | 18 |
Aïr oriental | 3600 – 2000 BCE | 10 |
Gobero | 4500 – 200 BCE | 5 |
Massif de Termit | 3300 – 800 BCE | 5 |
Ces dates montrent assez clairement que la culture du Ténéréen s’est exprimée à partir de la première moitié du Vè millénaire à la fin du IIIè millénaire avant notre ère. Si le cœur des sites Ténéréen est bien situé à l’est de l’Aïr et se réparti de l’Erg Admer au sud de la Tassili n’Ajjer jusque vers le Massif de Termit, il faut bien admettre que des relations ont existé avec la Tamesna à l’ouest de l’Aïr durant toute cette période. Plusieurs artefact Ténéréen y ont été retrouvés, mais ne forment pas pour autant des sites de cette culture. Le massif de Termit semble occupé par la culture ténéréenne seulement 1 millénaire plus tard, au début du 4è millénaire et a possiblement duré jusque vers le début du 1er millénaire. Le site d’Adrar Bous III est considéré comme le site type du Ténéréen, sa datation est faite avec une marge d’erreur importante ce qui lui donne une grande envergure temporelle autour de 4000 BCE. On peut donc considérer que le Ténéréen ne débute guère avant 4500 BCE, puisque aucune autre date n’est antérieure. La séquence d’Adrar Bous se terminerait vers 2000 BCE, ce qui semble être la limite basse du Ténéréen qui se poursuit également vers 2000 BCE à Azrou près de l’Adrar Bous, au Rocher Toubeau, et surtout dans le massif de Termit où il est possible qu’il se poursuivent même jusque vers 1000 BCE. Le Ténéréen, c'est l’avènement d’une société prospère économiquement et nombreuse, ce sont des éleveurs de bétail que l’on retrouve aussi dans le massif de Termit (Haour 2003 ; Garcea 2008), qui serait en quelques sortes un refuge méridional de cette culture, donnant un peu plus de crédit à l’hypothèse de Garcea, y voyant une continuité des éleveurs Ténéréen d’avec les pasteurs de bovins autour du Lac Tchad (Garcea 2008). Pour Quéchon, le Ténéréen de Termit c’est à la fois une panoplie lithique à forte personnalité, une grande variabilité quantitative de ces outils entre eux, qui s’accompagne d’une unité de style et d’une maîtrise technique exceptionnelle, qui rendent cette industrie reconnaissable dès son abord, une céramique de type saharo-soudanais (formes simples, bols, jarres à impressions couvrantes, etc ...) très semblable à celle du néolithique plus ancien de Termit et du Sud-Sahara et l’existence de centres d’artisanat. A Termit, on retrouve la véritable postérité technologique du Ténéréen (Quéchon 1995).
Au Nord du Niger, la diffusion de l’économie pastorale est associée au développement de la culture du Ténéréen dans l’Aïr et le Ténéré (Gallin et Le Quellec 2008). Ce modèle a pu se développer à partir de Napta Playa où ont été retrouvé les premiers bovins domestiques, définissant un modèle pastorale qui utilise les sous-produits de l’élevage, plutôt que la viande, à l’origine du pastoralisme du Sahara central (Wendorf et Schild 1995).
Les artisans de cette culture acquièrent les techniques des sahariens, mais développent leur propre style. A l’intérieur du massif de l’Aïr, au kori Tassos près d’Iwelen (Roset 1995), l’industrie lithique et la céramique sont un peu différent du Ténéréen typique, et plus l’on progresse vers l’ouest plus la césure est prononcée entre les néolithiques du massif oriental et ceux de la plaine de l’Ighazer. On retrouve néanmoins des indices du Ténéréen comme le « jaspe vert » ou les herminettes sur les sites de Madaouéla (Chantret et al. 1971), d’Arlit ((Haour 2003) et un atelier Ténéréen à Tegidda n’Tagaït similaire à celui de Gossolorum (Lhote 1972), ce qui nous signale que les néolithiques Ténéréen et ceux de l’Ighazer sont en contact et échangent des objets, des savoir-faire et sûrement d’autres us et coutumes, jusqu’en Azawagh sur le site de Tamaya Mellet (Issaka Maga 1993). Mais ce qui détermine cette répartition géographique est plus sûrement le modèle économique mis en œuvre par ces différents néolithiques, pastoral en Aïr oriental et ripicole en Ighazer-Azawagh, le massif de l’Aïr servant en quelques sorte de frontière naturelle entre les deux écosystèmes.
Les cultures ripicoles à l’ouest de l’Aïr
Au cours du IXè millénaire avant notre ère, l’Azawagh entre dans le grand humide de l’holocène, notamment à Tamaya Mellet et Tarada, mais la présence humaine n’y sera attestée qu’un millénaire plus tard à Tamaya Mellet dans un contexte avec beaucoup de pointes d’Ounan, une industrie microlithique mal caractérisée. Selon Kelley et Breuil, les industries néolithiques correspondent à deux faciès, l’un ancien auquel appartiennent les harpons, l’autre plus récent, avec des armatures finement ciselées. Les squelettes humains appartiennent à une population soudanaise (Paris 1995 ; Bernus et al. 1999). En 1974, sur un prélèvement de restes de grande faune effectué par Henri Lhote lors d’une mission de prospection, paraît une datation radiocarbone pour le site de Tamaya Mellet de 9350±150 BP (GIF 1728) (Delibrias et al. 1974). Cet âge, très ancien pour un site d’époque néolithique et d’un contexte mal assuré pour affirmé la présence de l’homme, a été immédiatement contesté, et Camps le rattache plutôt au néolithique récent, contemporain du site un peu plus méridional de Taferjit, daté de 4080±110 (GIF 1727) sur des coquilles de mollusques d’eau douce (Paris 1995).
A partir du VIIè millénaire avant notre ère, on ne note pas un grand aride comme ailleurs au Sahara, mais plutôt une succession d’oscillations climatiques, parfois de quelques siècles. La présence humaine est attestée seulement lorsque les conditions sont plus humides, ce qui nous indique que les populations de l’Azawagh à cette époque sont encore dépendantes des conditions du milieu et reviennent s’installer le long de l’Azawagh lorsque les conditions sont meilleures. La céramique apparaît vers le milieu de ce millénaire à In Tekebrin et comme en Aïr, la technique semble déjà bien au point et régulière dans son utilisation (Bernus et al. 1999). La céramique est à dégraissant surtout végétal à fibre longue à In Tekebrin qui possède une industrie lithique peu diversifiée par rapport à une céramique abondante et du matériel de broyage pour la cuisson, attestant potentiellement d’une agriculture (Issaka Maga 1993), ou tout du moins une utilisation des céréales sauvages.
Vers 5000 BCE, les populations se replient en Aïr et Azawagh à cause d'une brève mais sévère sécheresse. Les zones auparavant inondées et infréquentables comme l’Ighazer deviennent attractives notamment avec le recul de la mouche tsé-tsé qui permet l'élevage, au moins une partie de l’année.
Vers 4200 BCE (fin du Vè millénaire), les populations sont toujours présentes même pendant les phases plus sèches, ce qui indique qu’elles ont commencé à s’adapter à leur milieu et à moins le subir, notamment par la domestication des animaux, le Bos taurus est attesté après 4000 BCE. C’est sans doute aussi les débuts de l’agriculture, le régime alimentaire tend à intégrer plus de graminées, l’habitat est soit concentré autour des mares ou dispersé en campement. Le décor des céramiques semble aussi changer à ce moment là (Bernus et al. 1999).
Vers 2000 BCE, les conditions d’humidité redeviennent suffisantes pour que l’Ighazer, alimenté par les eaux venues de l’Aïr méridional, puisse de nouveau abriter une faune composée d’hippopotames, de crocodiles, de tortues aquatiques. A cette époque, l’Ighazer devait s’étaler en un vaste delta intérieur, dans la région comprise entre In Abangarit et Tegidda n’Tesemt (Paris 1995).
La Tamesna-Ighazer est un système fluviatile ouvert, les gisements néolithiques de la zone d'Arlit et au nord de l’Ighazer sont tous situés sur les bords des vallées et la faune retrouvée est celle des rivières et non des lacs (Lhote 1976). Depuis la Vallée de l'Azawagh, Assakaraï, Tesseleman et en remontant jusque vers In Guezzam et In Azaoua, toute une série de gisements néolithiques se présentent toujours dans ces mêmes conditions, c’est à dire sur les bords des vallées et non des lacs avec la même faune, poissons, bivalves, hippopotames et une industrie identique caractérisée par des harpons en os. Ces populations sont toutes sur les bords des collecteurs pluviaux issus de l’Ahaggar et du nord-ouest de l'Aïr, de Taferjit à In Guezzam, matérialisant une importante civilisation de pêcheurs-chasseurs, avec une pêche aux basses eaux pour la récolte des bivalves et une pêche aux hautes eaux avec filets lestés de type senne pour la capture des poissons. Se pose donc la question de la navigation qui n’est pas attestée sur un fleuve Azawagh qui pouvait faire jusqu'à 5km de largeur. Cette civilisation ripicole, fait la connexion aussi avec le Tassili et le Tafassasset (Lhote 1967).
Malheureusement, les informations sur les industries à l'ouest de l'Aïr manquent, cependant, les données sur les pointes de projectiles du Tamesna données par Hugot suggèrent que ces types d'outils ne diffèrent pas significativement des formes des confins de l'Aïr et du Ténéré ainsi que de celles du Fezzan mais tranchent nettement avec du Tilemsi (Hugot 1957). Celles-ci incluent des tranchets, des formes à base creuse, ainsi que des types triangulaires, foliacés et à tiges (Clark 2008). En Azawagh, on ne note pas de sites spécialisés comme dans l’Aïr oriental, ce qui dénote une véritable dichotomie entre le savoir-faire de l'Aïr oriental, sur un jaspe vert de grande qualité et celui de l'Azawagh, sur un silexoïde difficile à travailler (Issaka Maga 1993). La pêche et le harpon, un peu seul dans la boîte à outil de l’Azawagh, marque aussi une différence importante d’avec l’opulente culture pastorale du Ténéréen, l’élevage ne semblant s’installer à l’ouest de l’Aïr que 2 à 3000 ans après l’Aïr oriental. On serait tenté alors d’y voir une frontière que la montagne bleue pourrait matérialiser entre deux blocs culturels, l’un prospère et transhumant entre montagne et plaine, comme en Akukas, lui permettant d’évoluer en place, l’autre dépendant encore du climat et migrant selon les périodes sèches ou plus humides le long de sa vallée. Peut-être sont-ce également les blocs linguistiques qu’évoque Robert Blench, le Nilo-Saharien pour le bloc oriental et le Niger-Congo pour le bloc occidental ? (Blench 2006).
Dans la vallée de l’Azawagh, les populations ont laissé des amas coquilliers jusque là peu étudiés, mais qui peuvent faire penser aux escargotières du Capsien maghrébin, sans qu’aucun lien ne soit actuellement tissé. Ces escargotières se retrouve également dans la Région d’Arawan au Mali, dans des contextes qui semblent similaires (Gallay 1966).
A partir de 2500 BCE, le processus d'aridification du Sahel et du Sahara est en place, et le climat évolue lentement vers l'actuel jusque vers le début de l'ère chrétienne. Ce climat de mousson avec une saison sèche de plus en plus marquée va repousser les populations autochtones soudanaises, d'abord aux abords des grands fleuves fossiles, Ighazer et Azawagh, puis vers le sud laissant ainsi la place ou se mêlant à de nouvelles populations nomades, des paléoberbères mieux adaptés à ce nouvel environnement, venus du nord du Sahara vers 2000 BCE.
Les deux cultures coexistent donc au nord de l'Ighazer et en Azawagh, mais les conditions de vie sont de plus en plus difficiles, du fait que les eaux de l'Aïr ne coulent plus régulièrement et obligent les populations à se rapatrier vers la plaine de l’Ighazer. Leur consommation de graminées est de plus en plus importante à partir de 2500 BCE, notamment en Ighazer, TchinTafidet, In Tuduf, In Tekebrin et Afunfun et ce avant même l'aridification sahélienne. En même temps, un changement technologique majeur dans la céramique apparaît, le dégraissant devient uniquement végétal, ce qui atteste que les populations vivent en village et très vraisemblablement cultivent d’une manière rudimentaire (Bernus et al. 1999).
Ainsi, la plaine de l'Ighazer est une zone de confluence-refuge entre des populations paléoberbères venues du nord du Sahara, se confrontant à des populations soudanaises en place lorsque le climat était favorable. Les populations sahariennes sont mieux adaptées au nouvel environnement aride, grâce au nomadisme, mais aussi grâce à leur technologie, la métallurgie et la maîtrise du cheval puis du chameau. Le remplacement des populations soudanaises par d'autres sahariennes, blanches ou métissées, se traduit aussi au niveau de la métallurgie, de la céramique, de l'art rupestre et des monuments funéraires à superstructures lithiques comme les tumulus en croissant, sans doute les plus anciens, que l’on retrouve le long de la vallée de l’Azawagh et au nord de l’Ighazer.
Il n'en demeure pas moins que ces populations ne se sont pas succédé brutalement, et que des relations existaient entre elles, matérialisées par des échanges, exemple du jaspe vert de l'Aïr que l'on retrouve à Tchin Tafidet sous forme d'outillage, 250 km à l'ouest de son site d'extraction en Aïr. Par contre, on note encore peu de relation avec le Tilemsi malien (Issaka Maga 1993), pourtant assez proche géographiquement et sans barrière naturelle véritable si ce n’est l’Azawagh qui a pu avoir jusqu’à 5 km de largeur durant la période la plus humide de l’holocène. De plus, cette période recouvre encore plus que la période précédente, la spécialisation de groupe sociaux, autour de la métallurgie bien entendu, mais aussi d'un point de vue sociologique, potiers, artisans, agriculteurs, l’urbanisation des populations, le développement de nouvelles technologies entraînant de fait la spécialisation sociale, mais aussi une plus grande spécialisation des sites le long de l’Azawagh, il s’agit de campements peu importants, qui traduisent peut-être un habitat saisonnier (Paris 1995).
Vers 20 000 BP, dans la phase de transition entre le Pléistocène et l'Holocène, les types de cultures qui se sont développés étaient basées sur l'exploitation des ressources hydriques qui déterminaient un mode de vie que l'archéologue Sutton a défini comme la "culture de l'eau". Au début, cette définition a été critiquée par beaucoup, aujourd'hui elle est considérée comme appropriée (Mutri 2014). Cette culture de l’eau a pu s’exprimer au début de l’holocène dans le Sahel, peut être avec les décorations de type « wavy line », l’abondance des harpons qui témoignent de l’importance des ressources de la pêche dans l’alimentation, la présence de pointe d’Ounan, ainsi que les escargotières entre Azaouad et Azawagh.
Les sites d'habitat en Ighazer
Les populations de l'Ighazer sont plus récentes que celles de l’Azawagh avec une céramique plus diversifiée (Issaka Maga 1993). Leur économie est encore très tournée vers le ripicole au nord de l’Ighazer, mais sans doute moins au sud le long des falaises de Tiguidit. Les sites d'habitat du néolithique en Ighazer marquent la sédentarisation des populations. Ils régresseront en usage au fur et à mesure de l'installation du climat actuel jusque vers 1000 BCE, pour laisser la place aux pasteurs nomades dont l'habitat périssable ne laisse pas de traces, d'autant qu'ils n'utilisent que peu de céramiques, délicates à transporter. Ce sont les concentrations de tessons de poteries qui matérialisent un habitat néolithique, elles nous renseignent tant sur la vie quotidienne que sur les origines des populations qui les utilisaient.
La densité des habitats identifiés dans la cadre du PAU1 (carte ci-joint), se répartie autour de quelques zones. Au nord-ouest, les villages de Chin Tafidet et In Tuduf, qui font face à la vallée de Sekiret sur la rive droite de l'Ighazer elle aussi fréquentée. Autour des falaises de Tiguidit, cette densité se singularise sur les zones d'Aboraq à l'ouest et d'Afunfun à l'est. Les autres sites d'habitat sont plus dispersés sur le pourtour de la plaine, rares sont ceux inventoriés au cœur même de la plaine argileuse. Ils émergent néanmoins aux abords des massifs gréseux qui reçoivent des traces d'habitats anciens, Azuza, Anyokan, Teleginit notamment.
Danilo Grébénart dans le cadre du PAU, a défini deux types de néolithique pour les sites d'habitat de l’Ighazer. Le néolithique ‘saharien’ se distingue des sites d'habitat ‘sahélien’ par une céramique différente. Ces derniers sont tous situés au sud-est des falaises de Tiguidit et révèlent d'une influence méridionale, qui marquent également une frontière culturelle, géographiquement marquée par les falaises de Tiguidit, mais aussi par des modes de vie différents. Neuf sites composent ce faciès qui peut être en relation avec le massif de Termit. La céramique de type ‘wasa’, du nom du site éponyme Chin Wasararan, se caractérise par des récipients évasés ou à fond plat, mais surtout par sa décoration et « une coloration des vases assez originale, dont certains engobés avant cuisson, ont une surface lissée rouge brique. L’engobage recouvre soit la totalité du vase, soit un ou plusieurs rubans associés à des impressions et parfois à de larges traits peints en noir ou bistre » (Grébénart et Poncet 1985).
Six datations positionnent le néolithique sahélien sur une durée qui ne dépasse guère 500 ans après calibration des âges carbone, entre 1500 et 1000 BCE. Cette culture sahélienne semble donc confinée dans un espace temps très particulier, au sud-est des falaises de Tiguidit dans la deuxième moitié du deuxième millénaire avant notre ère. Le néolithique ‘saharien’ se distingue par une industrie lithique dominées par les grattoirs, mais toujours plus rare que la céramique, ouverte largement et à fond rond, qui domine les sites (Grébénart et Poncet 1985). Il se réparti sur l’ensemble de l’Ighazer, mais ne pénètre que peu le piémont de l’Aïr. En suivant les concentrations de sites identifiés par le PAU, on découvre ainsi le cheminement des populations, qui évitent encore la plaine une grande partie de l’année, en la contournant par l’ouest. Une seule datation nous permet de située un peu ce néolithique dans le temps, sur le site d’Orub un charbon de bois en contact avec une figurine anthropomorphe pour une date calibrée autour de 2000-1500 BCE, qui semble donc précéder le néolithique sahélien (Grébénart et Poncet 1985). Mais, les sites néolithiques deviennent plus nombreux au sud de 20°nord de latitude à cette époque, ce qui laisse entrevoir un mouvement de migration des populations vers les régions méridionales du pays (Gallin et Le Quellec 2008).
Nous manquons toujours cruellement d'informations sur la période critique 4000-2000 BCE, au cours de laquelle la connaissance de la technologie de la pierre et de la céramique s'est répandue et a contribué à la transformation des chasseurs-cueilleurs nomades en agriculteurs villageois (Calvocoressi et David 1979). Sans oublier que les origines et les interrelations méridionales des communautés de la savane et de la forêt à l'âge de pierre tardif restent toujours mystérieuses.
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