L'origine du groupement des Kel Ferwan prend sa source près du village d'Iférouane, au nord des montagnes de l’Aïr, dans la vallée d'Aghazer, située à l’est de celle de Tin Taghodé, où une grande quantité de mil est récoltée et où l’on trouve de nombreux dattiers (Barth 1863). Ce ne serait que récemment, aux XVIIᵉ et XVIIIᵉ siècles, qu’ils se seraient déplacés autour de la capitale du sultanat de l'Ayar, devenant ainsi le bâton d’un sultan sans armée. Dans certaines sources écrites, on trouve le nom de Kel Aghazer pour les désigner, le nom de Kel Ferwan leur ayant été attribué plus tardivement par les colons français, « ceux d’Iférouane », qui prit son origine de Tanasfarouat, celle d’Iférouane, autre dénomination de la reine originelle des Kel Ferwan.
Origines et légendes
Les Kel Ferwan auraient été menés par une femme nommée Sabannas, qui s'installa dans la vallée d'Aghazer et fonda le village aujourd'hui connu sous le nom d'Iférouane. Certains récits évoquent trois sœurs qui quittèrent un jour leur pays natal, l’oasis libyenne d’Awjila, et vinrent s’installer dans la région. Chacune d’elles aurait épousé un homme parmi les indigènes, et de ces unions seraient issues les trois tribus importantes de la confédération (Hama 1967). La reine Sabannas, qui serait issue des Isheriffens, assura la lignée des Irawatan, et les deux sœurs donnèrent naissance aux tribus Iberdiyanan et Ikaokan. Les Kel Ezzil seraient également issus des descendants de Sabannas ; c’est pour cela qu’ils sont considérés comme nobles (Aboubacar et al. 2025).
Certaines légendes rapportent que les Kel Ferwan seraient originaires de la mer Rouge. Le lieutenant Jean évoque aussi une origine égyptienne (Massar) ou un lien avec La Mecque à travers la confédération des Aboujali (Jean 1909). Une autre version raconte que Sabannas serait partie d’Égypte alors qu'elle était enceinte et aurait donné naissance à Mohammed Sabannas, premier Tambari des Kel Ferwan. L’ensemble des origines plus orientales que le Fezzan est généralement impossible à retracer et reflète davantage un attachement récent de la tradition orale, qui tente d’inclure la renommée des premiers musulmans à son ascendance. D’autres traditions cherchent à légitimer le territoire actuel des Kel Ferwan : « arrivée à Aderbissinat, elle frappa trois fois le tambour de guerre pour proclamer que cette région, d’Iférouane à Aderbissinat, était sa dot ».
L’origine féminine revendiquée par les Touaregs est liée à la matrilinéarité pratiquée jusqu’au XVIIᵉ siècle, mais qui reste profondément ancrée culturellement dans le monde berbère. La légende des trois sœurs, dont l’aînée était montée sur un chameau mâle, symbolise une Temonokalin, une femme investie des pouvoirs d’un chef touareg. Ce pouvoir aurait pu être acquis à travers les alliances matrimoniales des Imanan de Ghât, qui s’unissaient avec les femmes nobles des composantes touarègues influentes de la région afin que leurs enfants acquièrent davantage de légitimité pour contrôler le pouvoir. Au XIXᵉ siècle, il existait encore une Cheikha chez les Touaregs fezzanais Ihéhaouen (Duveyrier 1864). Cela pourrait établir un lien entre les récits légendaires et la réalité historique d’une reine qui s’expatrie, rappelant bien entendu le périple similaire de la reine Tin Hinan en Ahaggar au IVᵉ siècle.
Avant l’Aïr
L'origine des tribus nobles des Kel Ferwan semble être les Ajjers, avec des parentés plus affirmées avec les Uraghen pour la partie féminine et les Imanan de cette région, ces derniers étant des Chérifs venus de Fès. Les Uraghen seraient originaires du Fezzan et auraient émigré vers l’Azawad à une période difficile à préciser, mais que l’on peut situer temporairement à une époque antéislamique, rapprochant ainsi chronologiquement les reines légendaires et accompagnant de possibles mouvements berbères vers la boucle du Niger, comme ceux des Lemta qui atteignirent le Songhay.
À l’abandon de Tademekka-Essouk vers 1400 (Nixon 2013), un mouvement inverse s’exerce, voyant les anciens occupants de Tademekka-Essouk se réfugier sur les massifs sahariens. En particulier, les Imanan, famille sultanienne et chérifienne de la période idrisside, les Ifoghas, tribu maraboutique dont les fractions initiales composaient une partie des habitants de Tademekka-Essouk, ainsi qu’une partie des Uraghen, l’autre partie restant dans l’Azawad à l’est de Tombouctou (Duveyrier 1864). On notera par ailleurs que c’est également à cette période qu’arrive à Agadez le sultan Yunus, vers 1405, issu de la tribu maraboutique des Kel Sattafan, en Adrar des Ifoghas.
En Ahaggar et Ajjers, les Imanan s’approprièrent donc le pouvoir. On peut imaginer sans peine que cela put créer des remous parmi les populations autochtones – dont on ne sait pourtant pas grand-chose – allant potentiellement jusqu’à en pousser certaines à migrer vers l’Aïr, les Imanan étant réputés dans les traditions actuelles pour leur despotisme. La pratique de marier les femmes nobles des tribus en place se poursuivant, celles-ci transmettaient, à leur répudiation, la lignée chérifienne à travers leur descendance. La reine Sabannas pourrait bien être l’une de ces femmes nobles, probablement Uraghen, ramenant ainsi la sainte lignée dans sa tribu au cours du XVᵉ siècle.
À Ghât, la presque totalité du foncier appartient aux femmes, suite à une attribution des domaines fonciers par les Imanan aux femmes des tribus les plus nobles : Uraghen pour la plaine de Ighargharen, Imanghasaten dans la vallée de Tikkammalt, ainsi qu’à d’autres tribus. Ce fait peut faire écho à l’appropriation du sol que la légende de la reine Sabannas évoque, en faisant de cette région sa dot à son arrivée en Aïr.
Arrivée en Aïr
Les Kel Ferwan seraient arrivés en Aïr vers la fin du XVᵉ siècle ou un peu plus tard, au début du XVIᵉ siècle (Casajus 1981 ; Hamani 1989). Dans la tradition rapportée par De Geyer, sans doute empruntée au lieutenant Jean, l’arrivée de Sabannas au nord de l’Aïr suivit de peu celle du sultan de l’Aïr Youssouf (Jean 1909 ; Aboubacar et al. 2025), qui régna 16 ans dans la seconde moitié du XVᵉ siècle (1462–1478). Bouhamid Azouhour, rappelé à Dieu le lundi 20 mai 2024 à l’âge de 94 ans, était, selon la tradition, le 54ᵉ chef de groupement des Kel Ferwan (Aboubacar et al., 2025). En près de 550 ans, il y aurait donc eu, en moyenne, un chef par décennie, ce qui apparaît très similaire à la liste royale de succession du sultanat d’Agadez, qui compte aujourd’hui 53 sultans. Ce fait pourrait accréditer le lien entre le sultanat de l’Aïr et les Kel Ferwan dès le XVᵉ siècle, même si l’on peut y voir une forme de mimétisme entre ces dénombrements de chefs, voire une appropriation tardive de ce nombre par les Kel Ferwan, car ils ne possèdent aucune liste de chefs remontant au-delà d’un siècle.
Les premiers pas des Kel Ferwan en Aïr entraînèrent naturellement des tensions avec les groupes déjà en place. Le lieutenant Jean a recueilli une tradition rapportant une première désobéissance des Kel Ferwan, qui remonterait à six cents ans, soit au début de leur arrivée en Aïr. Ils se rendirent alors chez les Kel Gress, qu’ils avaient déjà vaincus, et, pour se venger du sultan et des Kel Owey, qui ne semblaient pas leur accorder suffisamment de considération, ils refusèrent de participer à la défense de l’Aïr contre une invasion venue du Bornou (Jean 1909). Ce fait tend à montrer que l’installation des Kel Ferwan s’est faite en repoussant une partie des Kel Gress vers le sud.
Au milieu du XVIIᵉ siècle, l’ensemble du Sahara central était dirigé par les Imanan de Ghât, avec leur garde rapprochée composée des Arabes Imanghasaten targuisés (Hamani, 1989). Régnait alors le sultan Goma, tout aussi omnipotent que ses prédécesseurs. À l’assassinat de Goma, les Uraghen, renforcés par leurs frères de l’Azawad, contribuèrent à renverser définitivement les Imanan, qui restèrent des sultans sans peuple, leur qualité de Chérifs étant la seule considération qui leur restait aux yeux des Touaregs (Duveyrier, 1864). Les femmes Imanan ont conservé leur titre de Temonokalin – femmes royales –, et le sang Imanan, transmis par les femmes, est ainsi très répandu parmi les Touaregs, leur conférant le titre de Chérif.
Les Imanan se réfugièrent alors chez les souverains d’Agadez, leurs parents et alliés, tous issus de la noblesse de Tademekka-Essouk. Les Kel Ferwan, n’ayant pas participé au coup de main des Uraghen, restèrent attachés aux Imanan et furent probablement rejoints par une partie des Taïtoq, qui s’établirent dans la vallée de Faodet. Si, en Ajjers, les Uraghen prirent la suzeraineté de la région, une scission se produisit avec les Kel Ahaggar, dont la suzeraineté fut désormais détenue par les Kel Rhela, qui soutenaient les Imanan. La partie des Taïtoq ayant émigré en Aïr forma les Kel Fadey, rejoignant ainsi les soutiens des Imanan, tout comme les Ihadaharen (Duveyrier 1864 ; Gast 2001). D’ailleurs, la tradition des Kel Ferwan rappelle qu’initialement, les Kel Fadey payaient tribut aux Kel Ferwan à leur arrivée en Aïr.
La vassalité des Kel Fadei aurait pris fin lorsque le chef des Kel Ferwan envoya un jour un forgeron dans un camp de Kel Fadey pour réclamer un chameau comme part de la dot d'un mariage. Mais le nouveau marié refusa de donner le chameau, et pis encore, pour montrer son mépris, coupa les deux oreilles du chameau monté par le forgeron. Celui-ci retourna alors chez le chef Kel Ferouan, qui entra dans une violente colère. Il décida immédiatement d'aller lui-même chercher sa part de dot. Quand il arriva dans le camp Kel Fadei, il y eut une bataille, qui fut perdue par le «drum-chief» qui avait sous-estimé la force des Kel Fadei. Il fut blessé vilainement à la jambe, mais fut bien soigné par les Kel Fadei, aussi put-il après un certain temps, retourner sain et sauf dans son propre camp. Depuis lors, dit-on, les Kel Fadei n'ont payé aucune dot aux Kel Ferouan (Nicolaisen 1982).
Dans ce scénario, il n’est pas surprenant que certaines tribus Kel Ferwan se remémorent des liens aussi bien avec l’Ahaggar, les Ajjers ou le Fezzan, certaines ayant pu suivre différentes migrations politiques.
Au XIXᵉ siècle, les Kel Rhela, auxquels les Kel Ferwan revendiquent une parenté, soutinrent les derniers Imanan des Ajjers en menant une expédition guerrière contre les Uraghen (Gast 2001). Ces événements témoignent du lien affirmé entre les Kel Ferwan, alliés aux Kel Rhela de l’Ahaggar, et les Imanan de Ghât, bien que la Temonokalin soit d’origine Uraghen. Les relations plus étroites entre l’Ahaggar et l’Aïr tiennent également au fait que ces populations étaient contraintes de se rencontrer : les Touaregs de l’Ahaggar élevaient leurs camelins principalement dans la Tamesna et le nord de l’Aïr, des régions plus favorables à cet élevage que leur massif montagneux. Ainsi, au nord de l’Aïr, il a pu se former des alliances, mais aussi des rivalités entre les groupes touaregs en raison de cette interdépendance. Il n’est d’ailleurs pas impossible qu’avec des recherches plus approfondies dans les traditions orales, tribu par tribu, un certain parallélisme dans les relations tribales soit mis en évidence entre les Touaregs du nord (Ahaggar et Ajjers) et ceux de l’est (Aïr et Azawagh), comme le propose Nicolaisen (Nicolaisen 1982).
Aujourd’hui, les Kel Ferwan vivent sous la tente en natte, mais on sait que la tente des Ajjers est faite de peau, sans doute adoptée assez récemment des Arabes hilaliens. Les Kel Ferwan, les Kel Owey et les Kel Gress avaient-ils, à leur arrivée dans l’Aïr, des tentes en nattes, ou les ont-ils adoptées au contact des Igdalen et des Ilisawan ? Une question à laquelle nous ne pouvons pas répondre, nous dit Dominique Casajus (Casajus 1981), mais qui mériterait davantage d’attention dans les recherches.
en cours de réécriture
L’Ettebel des Kel Ferwan
Le groupement des Kel Ferwan comptait environ 10 000 âmes en 1977 (Casajus 1981), contre 5 000 dans les années 1950 (Nicolas 1950). La majorité de leurs membres sont des bergers de condition modeste ou pauvre. Seules les tribus des Isekaranan et des Idalayen se distinguent comme éleveurs de chameaux.
La tribu des Irawatan est reconnue par toutes les autres tribus qui composent le groupement des Kel Ferwan comme celle qui porte l'Ettebel, le tambour de guerre, et c'est ce qui en fait la tribu Imajeghen. Aujourd'hui, l'Ettebel n'a plus qu'une fonction administrative, principalement pour le prélèvement de l'impôt, et joue un rôle de juge des conflits sur son territoire. Selon la monographie du cercle d'Agadez du Capitaine Dario (1908), les Kel Azil sont également considérés comme une seconde tribu Imajeghen. Il n'y a pas de tribus Ineslemen, tout comme chez les Kel Fadey. Les tribus Imghad qui composent ce groupement sont les suivantes : Iberdiyanan, Elbaratan, Kel Tesemt, Imezzurag, Igendiyanan, Isekaranan, Ighbaran, Izagaran, Idalayen, Kel Tedale, Kel Akarra, Aytoghan et Ifoghas.
Les nobles Kel Ferwan racontent qu'autrefois, l'ensemble du groupe des Kel Fadey, y compris sa tribu noble, payait le prix des dots au Tambari des Kel Ferwan, comme s'ils étaient ses vassaux. On dit que la vassalité des Kel Fadey a pris fin lorsqu'ils refusèrent de payer une dot. Mécontent de cette décision, le Tambari des Kel Ferwan partit en guerre, mais fut blessé par les Kel Fadey, qui, malgré l'hostilité, le recueillirent et le soignèrent (Nicolaisen 1982). Étant arrivés plus récemment en Aïr, les Kel Fadey ont très probablement dû se soumettre à l'autorité des Kel Ferwan à leur arrivée, avant de gagner leur autonomie, vraisemblablement lors de leur migration en Ighazer, où ils se rapprochèrent de potentiels alliés Ouelleminden vers le XVIIIᵉ siècle.
Les Iberdiyanan forment la tribu Imghad la plus importante. Ils seraient venus avec les Irawatan depuis la Libye (Casajus 1981). Plusieurs tribus des Kel Ferwan leur sont proches : les Elbaratan, Kel Tesemt et Imezzurag en seraient issues, tout comme les Igendiyanan, qui seraient des descendants des Iberdiyanan et de femmes Kel Owey. Les Isekaranan, Ighbaran et Izagaran seraient des descendants des Iteseyen, qui auraient trouvé refuge auprès des Irawatan, probablement lors de la migration des Iteseyen vers le Gobir. Les Kel Tédalé, Idalayen et Kel Akarra sont arrivés plus tardivement sur le terroir des Kel Ferwan. Bien que considérées comme des tribus Imghad par les Irawatan, les Kel Tédalé et Kel Akarra ne se soumettent guère, probablement depuis que le groupement a quitté la zone d'Iférouane pour Agadez, les Kel Tédalé restant dans la partie nord de l'Aïr. Enfin, les Aytoghan et Ifoghas sont arrivés récemment au Niger, à la fin du XIXᵉ siècle, leur parler Tamasheq en témoignant, avec des formes linguistiques distinctes, particulièrement perceptibles à Agadez. Ce rattachement semble une hérésie pour de nombreux Kel Ferwan.
Les Kel Tesemt seraient les anciens Ighawallen des Inusufan du royaume de Takadda, qui précéda le Sultanat de l’Ayar. Ils furent pillés et maltraités par les Imghad Kel Ferwan, comme pour leur rappeler leur passé aux côtés des Messufa (Nicolas 1950). Avant leur soumission aux Kel Ferwan, ils devaient être intégrés aux Iteseyen à la chute du royaume de Tigidda. Ce sont peut-être eux qui exploitèrent ou fit le commerce du sel de Tegidda n’Tesemt. Au passage, on voit ici l’une des possibilités pour les tribus de passer à un statut social supérieur, d’Iklan à Iraouelen, c’est-à-dire affranchis, puis Imghad, c’est-à-dire tributaire des Imajeren.
Les Kel Tédalé, originaires de Tripolitaine, sont arrivés vers la fin du XIVᵉ siècle (Chapelle 1949). Bien qu'ils soient classés parmi les Imghad des Kel Ferwan, ils refusent cette vassalité et se tiennent à l’écart de l’Ettebel des Kel Ferwan, revendiquant ainsi leur autonomie.
Une tribu Ifoghas, dépendante des Kel Ferwan, vit au nord de Damergou. Bien qu'ils soient nobles, ils sont pauvres et déconsidérés. Ils seraient issus des Kel Antessar de Tombouctou, arrivés en Aïr au début du XXᵉ siècle (Hama 1967).
On le voit, plusieurs tribus se réclament une ascendance noble, qu’elles auraient perdue au cours de leur histoire. De plus, ce groupement dispose de peu d’affranchis, même si certains sont recensés avec les tawshit proprement dits, ils n’apparaissent pas de manière distincte comme dans les autres Ettebel. On peut donc supposer que l’Ettebel des Kel Ferwan n’est pas un tobol de conquête ou de razzia, mais qu’il s’est constitué beaucoup plus par la stratégie et la palabre, pas à pas, comme si tout au long de leur migration, ils avaient peu à peu recruté de nouvelles tribus pour leur Ettebel.
Jean 1909 | Rodd 1926 | Abadie 1927 | Nicolas 1950 | Bernus 1990 | Fréquence | |
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nobles | Irawatan | Irawatan | Irawatan | Irawatan | Irawatan | 1 |
nobles | Kel Azel | Kel Azel | Kel Azel | Kel Azel | Kel Azel | 1 |
tributaires | Iberdyanen | Iberdyanen | Iberdyanen | Iberdyanen | Iberdyanen | 1 |
tributaires | Idaleyen | Idaleyen | Idaleyen | Idaleyen (Win Kawelmin, Ait Oren, Izeggaren) | Idaleyen | 1 |
tributaires | isakarkaran | isakarkaran | isakarkaran | Isakararnen | isakarkaran | 1 |
tributaires | Zakarkaran | Jekarkaren | Isakarkaran | Ijakarkaren | Isakarkaran | 1 |
tributaires | Imuzuran | Imuzuran | Imuzuran | Imezzuren | Imezzuren | 1 |
tributaires | Igendianen | Igedeyenan | Igedeyenan | Igendianen | Igedeyenan | 1 |
tributaires | Ifoghas | Ifoghas | Ifoghas | Iforas | Ifoghas | 1 |
tributaires | Kel Tédalé | Kel Tédalé (Tehaman) | Kel Tédalé | Kel Tédalé (affranchis Ihamanà | Kel Tédalé | 1 |
tributaires | Ifadeyen | Ifadeyen | Ifadeyen | Ifadeyen | Ifadeyen | 1 |
tributaires | Ighbaren | Ighbaren | Iroburan | Iroburan | 0,8 | |
tributaires | Ikawkan | Ikawkan | Akaokan | Ikawkan | 0,8 | |
tributaires | Imezureg | Imuzurak | Imezzureg | Imezzureg | 0,8 | |
tributaires | kel Akarra | kel Akarra | kel Akarra | 0,6 | ||
tributaires | Ait Oren | Ait Ogharan | 0,4 | |||
tributaires | Kel Tesemt | Kel Tesemt | 0,4 | |||
Ineslemen | Ifoqqar | Ifoqqar | 0,4 | |||
affranchis | Irawellan | 0,2 | ||||
tributaires | Kel Takriza | 0,2 |
La période coloniale
Au début de la pénétration française en Ayar, les Kel Ferwan, comme les Kel Owey, se soumettent assez rapidement, suivant ainsi le Sultan d’Agadez et l’Anastafidet, qui, depuis déjà longtemps, ne vit plus en Aïr mais au Damergou. Ils vont ainsi appuyer les Français pour essayer de faire rentrer dans le rang les non soumis, que sont les Kel Fadey et les Tamesgidda en particulier, qui sèment le trouble dans toute la région. En septembre 1904, les Kel Ferwan marchent sur In Gall sous les ordres du Tambari ag Rhali à la rencontre des Kel Fadey pour faire plier ces derniers et font jonction le 23 avec le Capitaine Delestre, venu de Tahoua. Le 25 septembre, la colonne rentre sur Agadez sans succès probant. Le 21 avril 1905, le Tambari ag Rhali des Kel Ferwan jure la paix à In Gall avec les Ouelleminden, mais n’a pas tenu acte de ses engagements (Jean 1909).
Depuis la révolte de Kaocen en 1917, les Kel Ferwan nomadisaient au sud de la région d'Agadez, la chefferie s'étant installée à Aderbissinat. LIls ont rallié le camp français avant la fin de l’insurrection sénoussistes et n’ont cessé par la suite de fournir des contingents de goumiers au pouvoir colonial, puis à l’administration nigérienne. À la suite des guerres qu’a connues la région et pour se soustraire aux impôts et à leurs chefs durant la période coloniale, vers les années 30-40, deux tribus des Kel Ferwan se sont installées dans le département de Dakoro, plus au sud, sur la commune de Bermo (Gadébeji et Belbéji). Elles sont devenues un groupement autonome dans les années 80 et sont aujourd'hui de plus en plus assimilées à des Kel Gress.
Le 18 avril 1942, l’administration française reconnaissait les Amenokal Kel Fadey, Kel Ferwan et l'Agholla des Immikitan (Séré de Rivières 1965).
Références
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Casajus D. 1981 – La tente et le campement chez les Touareg Kel Ferwan, Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, (32), p. 53‑70.
Chapelle J. 1949 – Les Touareg de l’Aïr, Cahiers Charles de Foucauld, 12, p. 66‑95.
Duveyrier H. (1840-1892) A. du texte 1864 – Les touareg du Nord : exploration du Sahara / par Henri Duveyrier...
Gagnol L. 2009 – Pour une géographie nomade. Perspectives anthropogéographiques à partir de l’expérience des Touaregs Kel Ewey (Aïr – Niger), , Université de Grenoble I, inédit, 723 p.
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Hama B. 1967 – Recherches sur l’histoire des Touareg sahariens et soudanais, Présence Africaine, 556 p.
Hamani D. 1989 – Le Sultanat Touareg de l’Ayar : au carrefour du Soudan et de la Berbérie, L’Harmattan, 513 p.
Jean C. 1909 – Les Touareg du Sud-Est : l’Aïr ; leur rôle dans la politique saharienne, Larose Editions, 361 p.
Nicolaisen J. 1982 – Structures politiques et sociales des Touaregs de l’Aïr et de l’Ahaggar, traduction de Suzanne Bernus, Études Nigériennes no 7, IRSH, 86 p.
Nicolas F. 1950 – Contribution à l’étude des Touareg de l’Aïr, Mémoire de l’Institut Français d’Afrique Noire, 10, p. 459‑503.
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Séré de Rivières E. 1965 – Histoire du Niger, Berger-Levrault, 310 p.
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