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    Tamasheq et Tifinagh

    Écriture millénaire, le Tifinagh est utilisé par les Kel Tamasheq (ceux qui parle la Tamasheq) pour écrire de courts textes, le plus souvent sur des rochers, laissant ainsi une information de leur passage à ceux qui savent lire « les » Tifinagh, car ce mot signifie « signe » (Bernus 1972). Il est impossible de déchiffrer pour qui ne connaît pas parfaitement la langue Tamasheq, notamment à cause de l'absence de voyelle. Ce sont les mères qui apprennent cet alphabet aux enfants touaregs en dessinant les lettres dans le sable. L'ATP (Association pour la Promotion du Tifinagh), dont le siège se situe à Agadez, a réuni des intellectuels Touaregs de différentes régions du Niger pour travailler à l’unification de cet alphabet et ajouter des voyelles. Ce travail a permis de répondre aux normes typographiques et aux besoins modernes de l'impression.


    Le Tifinagh

    Les Touaregs attribuent l’invention de leur écriture à un héros fondateur, Amamellen (qui signifie "celui qui possède la clarté") ou Aniguran. Le fait que ces inscriptions soient lues entièrement, partiellement, ou qu’elles échappent à tout déchiffrement est significatif de la variété des signes et de leur évolution à travers le temps. Un élément semble toutefois bien établi, les tifinagh anciens figurent dans un contexte rupestre exclusivement caballin, avant que le dromadaire même n’apparaisse au Sahara. En Aïr, Jean-Pierre Roset a montré que les inscriptions n’apparaissent que dans la phase caballine finale, celle où les hommes tiennent leur cheval par la bride (Roset 1993). Cela donne donc aux tifinagh une plus grande ancienneté que celle qu’on leur prêtait au départ et les fait très vraisemblablement contemporains des autres écritures lybiques du nord (Camps 1974). Les Touaregs attribuent l’invention de leur écriture à un héros fondateur, Amamellen (qui signifie "celui qui possède la clarté") ou Aniguran.

    Il est possible donc que c’est d’abord chez les Capsiens du Maghreb, il y a plus de l0 000 ans et chez les Protoberbères Bovidiens du Sahara, il y a déjà 7 000 ans, qu’il faut chercher ce vieux stock de signes divers, puis chez les Libyens orientaux et sahariens des débuts de l’histoire. Plusieurs chercheurs s’accordent désormais à ne pas écarter l’hypothèse de l’ancienneté de certaines inscriptions lybiques de l’Atlas saharien, du Sahara Central, de l’Air, de l’Atlas et du Sud marocain. L’argument de cette haute chronologie, qui atteint parfois 1500 BCE, est la contemporanéité des témoignages épigraphiques avec les gravures et les peintures rupestres (Saby 2008).

    Tous les éléments, archéologiques, linguistiques et historiques convergent vers ce même repère, celui de l’apparition du lybique vers la fin du IIè millénaire avant notre ère, entre 1500 et 1000 BCE. C’est le moment où une vague de progrès porte les Paléoberbères, qui adoptent cheval et char, mettent au point écriture et métallurgie. Que l’écriture soit apparue, à quelques siècles près, en même temps que le cheval, le char et le métal n’est pas le fait du hasard (Saby 2008). L’écriture lybiques est très vraisemblablement apparue après une longue gestation à travers l’art géométrique. Il y en eut assez vite plusieurs formes, du nord au sud, d’est en ouest de cette immense Berbérie. Les tifinagh anciens sont forcément en place avant le Ier siècle BCE. et se transforment en tifinagh récents qui remonteraient au moins au Vè siècle de notre ère, date du mausolée d’Abalessa.


    Carte des rupestres Tifinagh

     

     


    Apprendre la TamasheqApprendre

    "Apprendre Tamacheq", est un livre qui comme son nom l'indique renferme les principes du langage parlé par les Kel Tamacheq ou Touareg. Cet ouvrage est une ouverture culturelle vers le monde Touareg, il vous donne l’opportunité de comprendre ce peuple par la maîtrise de leur langue. Il comprend des leçons de grammaire, des mots de vocabulaire, des proverbes, des contes mais aussi quelques chansons de musiciens touarègues.

    Ce livre servira de support à ceux qui voyageraient en territoire Touareg. Il vous permet d'être à l'aise dans les petites conversations avec les nomades touarègues. Découvrez une langue millénaire qu’est la Tamasheq. Il est vrai que l’apprentissage n’est pas chose facile, mais il suffit d'avoir la volonté (aniyat) et de la persévérance (tezidart).

    Contact de l'auteur: Alghoubas Adouma

     


    Références

    Bernus S. 1972 – Henri Barth chez les Touaregs de l’Aïr, Études nigériennes, Niamey, Centre nigérien de recherche en sciences humaines, 195 p.
    Camps G. 1974 – Tableau chronologique de la Préhistoire récente du Nord de l’Afrique. Deuxième synthèse des datations obtenues par le carbone 14, Bulletin de la Société préhistorique française, 71 (1), p. 261‑278.
    Hachid M. 2001 – La plus ancienne écriture de l’Afrique du Nord, le lybique, a plus de 3000 ans d’âge, http://www.tifinagh.freeservers.com/custom.html.
    Roset J.-P. 1993 – La période des chars et les séries de gravures ultérieures dans l’Aïr, in L’arte et l’ambiente del sahara preistorico dati e interpretzioni, Società italiana di scienz, p. 556.
    Saby C. 2008 – Les Garamantes, Editions Servimédia.