La cure salée est la plus grande transhumance des troupeaux des éleveurs nomades d’Afrique de l’ouest. Elle a lieu pendant et après l'hivernage, de juillet jusqu’à décembre les bonnes années. Avec les pluies, la plaine argileuse désolée de l'Ighazer, qui s'étend depuis les falaises de Tiguidit jusque vers In Abangarit et sur le piémont de l'Aïr, se couvre d'une végétation herbacée temporaire exubérante qui attire tous les troupeaux du Niger. Chameaux, vaches, chèvres, moutons et ânes se mettent en route vers ces pâturages salés. Ils font leur cure salée, qui leur apporte les minéraux importants que les croûtes latéritiques n’offrent pas et se purgent des pseudo-symbiotes qui entament leur productivité. Présent dans les terres argileuses, le sel l’est aussi dans certaines sources dont les trois Tegidda, n’Tesemt, n’Adrar et n’Tagaït qui structurent les parcours, sans oublier la capitale de la cure salée, In Gall, dont le marché, dès le mois d’août, entre en résonance avec le fourmillement de la plaine.
Le temps de la cure salée est le temps heureux (Nicolaï 2023), c’est la saison des mariages, des retrouvailles entre familles, amis que les périodes sèches ont éloignés. L’eau, habituellement corvée est abondante, les mares se remplissent avec les pluies, laissant du temps pour renouer les relations sociales. Les acteurs de l’élevage, transhumants ou locaux, entretiennent entre eux depuis la nuit des temps, des relations qui prennent parfois l’allure d’alliance, de parenté et d’échanges mais aussi de conflits et de guerre.
Devenue une expression consacrée, la Cure salée appelée tənəḳḳert en tamasheq, la transhumance, est l’événement marquant la migration estivale de ces hommes et de leurs troupeaux vers les régions de l’Ighazer bien pourvues en eaux minéralisées, en terres natronées et en prairies particulièrement riches en protéines (Afane 2015). La tənəḳḳert des Tegidda concerne surtout les Ouelleminden de l'est, les arabes de l‘Azawagh et tous les Touaregs et Peuls des départements du sud du Niger. Les Kel Gress et les autres éleveurs de Tahoua, Maradi et Zinder ou du Damergou transhument également avec des parcours aller et retour pouvant dépasser les 1000 kilomètres (Beltrami 1982). Les éleveurs touaregs qui nomadisent en saison sèche au nord de l’Ighazer, effectuent également des mouvements vers la plaine à cette même occasion, notamment les Ihaggaren, les Ikazkazan et les Kel Gharus. La toponymie de la région fait aussi référence à des événements du passé et notamment « Etăḳăs-n-Cure salée», la plaine de la Cure salée à l’ouest d’In Jitane qui désigne l’ancien site de cette manifestation annuelle des éleveurs, avant son transfert dans la ville d’In Gall (Afane 2015). L’espace pastoral lors de la fête annuelle de la Cure salée se nomme Ašəšəwəl.
Son origine
En Ighazer, les populations se sédentarisent vers 7000 BCE autour de la plaine alors humide et renfermant de grands pâturages, car l'Ighazer coule presque toute l'année. Peu à peu la domestication du bœuf va entraîner de nouveaux besoins en eau et en pâturages, mais aussi de nouveau savoir faire dans la gestion d'un troupeau. Vers 5500 BCE, le climat évolue vers des périodes de mousson de plus en plus marquées qui nécessitent de changer d'endroit lorsque la pâture n'est plus suffisante. Vers 2000 BCE, la plaine est entièrement pacagée. Les soudanais bovidiens délaissent de plus en plus la plaine et doivent s'adapter en abandonnant la sédentarité vers 1500 BCE. C'est aussi une période ou de nouvelles populations sahariennes arrivent dans la plaine, dont le climat correspond désormais beaucoup mieux à leur mode de vie nomade.
L’élevage de bovins et caprins est attesté au nord de l’Ighazer à Tchin Tafidet vers 2500-2000 BCE (Paris 1992). Les populations sont aussi des chasseurs pêcheurs qui abandonnent le site vers 1900 BCE, à la recherche de pâturages et de gibiers plus au sud. La plaine ne suffisait donc plus au besoin en pâturage des ruminants, qui outre l’herbe ont aussi un besoin en sels minéraux. Ces terres et eaux salées apportent non seulement des éléments minéraux aux troupeaux, mais produisent également une action purgative et un déparasitage intestinal essentiels à leur bonne santé des ruminants. Il est vraisemblable que la végétation de l’Ighazer mobilisée en partie ces sels dans la argiles de l'Ighazer ne nécessitant donc pas le besoin de complémentas minéraux et donc la mobilité. L'aridification croissante mettra à jour des sources salées ou natronées, et entraînera la concentration du sel dans les terres de surfaces et dans la végétation à l’occasion de chaque saison des pluies. Il n’est donc pas invraisemblable, qu’à cette époque, les populations qui quittèrent Tchin Tafidet mais aussi celles sur les rebords des falaises de Tiguidit, retournaient régulièrement dans cette végétation temporaire riches en sels minéraux pour faire les premiers pas d’une transhumance vers des pâturages et sources salés en Ighazer.
Ainsi, au fil des siècles, les populations nomades de l'Azawagh, de l'Ader, du Gobir, du Damergou et de plus loin encore prendront l'habitude de venir en Ighazer faire la cure salée de leurs animaux, auprès de ces sources artésiennes qui ne désempliront pas tant que les pâturages seront abondants, et redescendront ensuite dans le terroir d'attache pour la saison sèche. Cette transhumance coïncident aussi avec la période des cultures céréalières plus au sud, dont les animaux en sont exclus des champs alors en pleine production. Après la récolte, ils reviennent pour fertiliser les sols.
Les transhumances
Trois points d'eau concentrent les animaux autour de leur puits, ce sont les trois Tegidda, les trois sources : Tegidda n'Tesemt, Tegidda n'Tagaït, Tegidda n'Adrar. Tesemt signifie le sel, Tagaït est le palmier doum Hyphaene thebaica, Adrar est la montagne. D’autres sources sont aussi utilisées comme Gélélé ou Dabla. Dans ces lieux, les sources naturelles d'eau saumâtre s'épanchent, une eau minérale qui augmentera la rétention d'eau des animaux, purgera les animaux de leur parasite et leur permettra de passer l’année en forme.
Il peut être précisé deux types de transhumance, celles à longue distance et celles liées aux populations locales qui nomadisent sur leur terroir. Les éleveurs locaux comme les Kel Fadey sont constitués de nomades et de semi-nomades avec un akal comme terroir d’attache. Le terme akal signifie en général pays ou région formant une unité spatiale avec une organisation sociale et des règles locales appliquées par tous les acteurs de cette unité.On distingue généralement deux types de mouvements, l’un à la courte saison des pluies pour la Cure salée, et le second au cours de la longue saison sèche. Les itinéraires traditionnels ne changent qu’en cas de sécheresse ou de rareté des ressources pastorales (Afane 2015).
Les transhumance à longue distance comment avec les chameliers Ouelleminden de la région de Tahoua-Abalak qui investissent les lieux dès la fin juillet par l'ouest et montent très au nord de l’Ighazer. Ils seront aussi les premiers à quitter la zone fin août alors que l'hivernage se termine à peine. Leurs animaux paissant en Azawagh, ils sont peu en conflit avec l’agriculture. Ils laisseront la place aux Kel Gress venus du Damergou et de la vallée de la Tarka, ces derniers partent avec les premières pluies et premières semailles au sud pour éviter les conflits agricoles. Ne restant que le temps du mois de septembre pour recharger les bosses de leur chameau qui vont ensuite effectuer la Taghlamt vers Fachi et Bilma, et ne seront donc de retour dans leur terroir qu’après les récolte céréalières. Pour éviter d’autres rencontres malencontreuses, les Kel Gress ont l’habitude passer à l’est d’In Gall, alors que les Ouelleminden passent à l’ouest, souvenir de leur multiples batailles en Ader (Nicolaï 2023). Enfin, ce sont les Peuls Bororo qui mèneront leur troupeau de vaches à longues cornes auprès des sources salées, évitant aussi les conflits agricoles au sud mais évitant aussi les rencontres avec les Ouelleminden et Kel Gress pas toujours courtoises, permettant de laisser les différents à l'histoire dans une période cruciale pour l’élevage.
Parmi les populations locales ou riveraines de la plaine, les tribus touarègues installées sur le piémont et à l'intérieur de l'Aïr, ne font pas de Cure salée. Les premières, Kel Gharous, Ikaskazan, sont quasiment sur place toute l'année et les secondes ont une grande habitude du commerce du sel avec Bilma, qui leur permet d'avoir des animaux rassasiés en sel. De même pour les Igdalen qui occupent toute l'année le cœur même de la plaine.
En hivernage, il y a trois mouvements nord-sud, le premier concerne les arabes Kunta et les touarègues Kel Ahaggar, ces éleveurs qui nomadisent au delà d'In Abangarit se replient à la belle saison vers Tegidda n'Tesemt. Du Talak, descendent vers Tegidda n'Tagaït les Kel Tédalé. Le troisième est sud-nord et concerne les Kel Ferwan qui nomadisent dans la Tadarast au Sud des falaises de Tiguidit. D'Aderbissinat, ils viennent s'installer autour de Tigerwit-Marandet et ne remontent guère dans la plaine.
Les Kel Fadey occupent toute la plaine de l'Ighazer. Les plus au sud se retrouvent vers Assawas Tegidda n'Adrar et les plus au nord, montent jusqu'à Gélélé. Ils observent surtout en début de saison des pluies un repli vers Amalawlaw au sud d’In Gall, zone traditionnelle de rencontre.
Ainsi, chaque saison la plaine augmentera sa population de plus de 10 000 personnes, et plusieurs milliers de chameaux, vaches, chèvres et autres moutons, sans oublier les ânes chargés du transport des habitats nomades, fouleront les argiles de l'Ighazer.
Les Illabakan sont des Imghad Ouelleminden. Pendant la saison sèche et jusqu'à l'installation des pluies ils se déplacent autour de leur terroir et de leur point d'eau habituel. En saison des pluies, mais seulement lorsque de nombreux orages ont rempli les mares et fait naître l'herbe nouvelle, c'est-à-dire rarement avant le 15 août, il amorcent un mouvement général vers le nord (Bernus 1974). Les troupeaux partent du pied de la falaise de grès, à l'ouest d'In Gall et vont aux sources salées de Gélélé, ils boivent trois ou quatre fois l'eau salée, chaque abreuvement étant suivi d'un jour passé au pâturage et s’en retourne. Leur proximité de la plaine leur permet d’avoir un accès régulier à la ressource minérale.
La transhumance n’est pas sans conséquence sur le couvert végétal d’In Gall. L’arrivée précoce des animaux gêne la croissance de l’herbe qui est aussitôt broutée. L’année où il n’a pas bien plu, l’herbe devient insuffisante, car les animaux du sud broutent une grande partie avant de retourner. Les animaux locaux qui ne partent nul part souffrent de manque d’herbe surtout en saison chaude.
Caravane annuelle des Kel Gress pour la cure salée
Depuis leur arrivée dans la Région de Madaoua (Gobir Tudu) vers 1800, les Kel Gress effectuent la cure salée en Ighazer. Dès le mois de juillet et les premières pluies qui apportent l’eau et les pâturages pour la transhumance, par petites étapes, ils rejoignent avec tous leurs troupeaux la ville d’In Gall, porte de l’Ighazer, point où ils se séparent pour rejoindre les 3 Tegidda. Ils s’occuperont alors de nourrir les animaux des pâturages et de l’eau des sources, tous deux salés, sans lesquels les animaux et les hommes s’affaibliraient, quand aux femmes mariées la légende dit qu’elles deviendraient stériles si elles ne faisaient pas la transhumance ! Ils demeureront 2 mois en Ighazer avant de retourner dans leur contrée dans les mois de septembre à octobre voir novembre les bonnes années, tant que les mares temporaires sur la route n’obligent pas à passer par des puits. Durant cette période, ils auront pu échanger les produits amenés du sud, textile, miel, mil, beurre, etc. contre le sel de Tegidda et à leur retour dans le sud, ils échangeront de nouveau ce sel contre d’autres produits de nécessité (Renaud 1922).
Au départ de la vallée de la Tarka, les Kel Gress se rassemblent aux mares situées au nord de Tabotakit en attente que les mares d’ici à la plaine de l’Ighazer se remplissent permettant ainsi une transhumance facilité par l’accès à l’eau. Les Kel Gress reviennent chaque année à Jikat, au sud de I’Aïr, sur les tombes de leurs ancêtres (Bernus 1994). Même si de plus en plus les propriétaires de troupeau laissent partir les travailleurs pastoraux et ne déplacent plus toute la famille, il y a un ressentiment palpable de nos jours pour qu’il y ait un retour sur les fondamentaux de la cure salée chez les Touareg du sud, qui est une pièce maîtresse de l’idéologie nomade qui fait que les éleveurs se sentent profondément différents des sédentaires qu’ils dominaient auparavant (Bonte 1970).
Lorsque Heinrich Barth s'est rendu à Agadez au milieu du XIXe siècle, il rapporte que la caravane de sel des Kel Gress et Iteseyen, qui se trouvait à Agadez sur le point de partir pour Bilma, comptait 10 000 chameaux. En 1907, le commandant Betrix, au cours d'une mission d'exploration de la route Agadez-Fachi, rencontra une caravane de 4000 chameaux Kel Gress. Au début du XXè siècle, les officiers français utilisaient des chameaux Kel Gress pour leurs opérations. Ils ont noté que les élites des Kel Gress étaient leurs principaux fournisseurs de méhari et que les chameaux Ouelleminden étaient moins aptes au transport (Rossi 2015).
La Cure salée
Chaque année, à partir de juillet de nombreux transhumants venant du sud affluent dans la zone pastorale de l’Eghazer rejoignant ainsi les éleveurs locaux. Les ressources pastorales riches et variées de la plaine, même si elles sont très variables en fonction des années, font de l’Eghazer, l’une des dernières zones de grande concentration saisonnière des éleveurs en Afrique de l’ouest. D’une nécessité technique d’approvisionner les animaux et les hommes ne sels minéraux, elle est devenue peu à peu une nécessité sociale et économique pour les populations nomades.
La dimension économique se traduit par de nombreuses opérations commerciales qui ont lieu à cette occasion. Ce furent avant tout des trocs de marchandises de première nécessité comme le ravitaillement en céréales des populations autochtones en échange du sel ou d’animaux produits sur place, qui sont deux produits demandés au sud. Puis, se sont insérés les produits manufacturés du sud comme les tissus et autres bibelots. Parmi, les pasteurs transhumants et locaux de la zone de l’Ighazer, seuls les Kel Gress pratiquent actuellement le trafic caravanier, la Taghlamt. Chaque année, après quelques semaines de mise en forme dans la plaine de l’Ighazer, les chameaux de bât se séparent des troupeaux pour prendre la route des oasis de Fachi et Bilma.
La dimension sociale est nécessité par la dispersion des populations et de leurs animaux tout au long de la saison sèche, en recherche de pâturage et d‘eau. La cure salée est donc un événement qui permet à ces populations de se retrouver qui plus est à une saison de moindre travaux pour les éleveurs puisque la corvée d’eau n’est pas nécessaire, les mares étant pleines. Mariages, festivités et autres palabres politiques pour résoudre des conflits, organiser les caravanes vers Fachi et Bilma, ajustent le calendrier des transhumants. Avant la reprise de l’organisation de cette fête par L’État, les éleveurs se rencontraient dans différentes plaines de l’Ighazer pour célébrer entre eux les rencontres annuelles des transhumants (Afane 2015).
Les moeurs officiels
A partir de 1976, les autorités politiques du Niger ont mis à profit cette transhumance pour rencontrer tous les éleveurs. Au tout début, le ministre chargé des affaires sahariennes prononce juste le discours d’ouverture à In Gall. Ensuite, avec sa délégation, ils se rendent de campement en campement pour apporter le message des hautes autorités. Ils mettent à profit ses rassemblements pour sensibiliser les populations à travers leurs chefs traditionnels. Ils distribuent aussi du tabac à chiquer, du sucre, du thé aux éleveurs, des vaccinations d'animaux sont aussi au programme. Les ministres aussi font leur transhumance, ils passent par Tahoua, Tchintabaraden puis In Gall et rejoignent les fêtes campagnardes distillant les nouvelles politiques, établissant un lien entre nomades et sédentaires.
Actuellement, tout se déroule à In Gall. Le ministère de l’Élevage donne la date officielle et organise les festivités, une tribune de 600 places vient d’être construite, sédentarisant définitivement la manifestation officielle à In Gall. Depuis 2009 un arc de triomphe signale même ce site. Des cases traditionnelles sont construites afin d’héberger les invités. Plusieurs personnalités étrangères comme locales sont invitées à randonner. La Cure salée devient une fête nationale. Les gens viennent de tout côté pour voir, vendre leurs marchandises. Après les discours officiels, plusieurs manifestations sont organisées au site comme en ville dans la maison des jeunes et de la culture. Entre autre des concours de beauté, des courses de chameaux, des concours de musique, etc.
Les organisations nationales comme internationales mettent à profit ces instants pour organiser des formations sur le sida, le paludisme et d’autres maladies du siècle. Les sociétés d’économies ne sont pas laissées à l’écart, elles profitent de ce rassemblement pour exposer leurs produits ou organiser des séances de sensibilisation. Beaucoup des gens viennent de tout le pays et reste fêter à In Gall, malgré les hélicoptères et les avions de reconnaissance qui vole à basse altitude au dessus d’In Gall pendant tout le séjour des officiels.
La rébellion armée a ralenti cette fête qui n'a pas eu lieu de 2006 à 2009. En 2010, elle a été organisée à partir du 24 septembre. ces dernières années la Cure salée a néanmoins eu un engouement spectaculaire, In Gall grouille du monde ces jours là. Déjà, au début du XXè siècle après le révolte de Kaocen, le grand rassemblement n'avait pas eu lieu en 1916 et 1917, n'avait vu que les Kel Gress de Madawa en 1918 et ce n'est qu'en 1919 qu'il recommence à être fréquenté par les premiers transhumants (Beltrami 1982).
L’exploitation minière a aussi son impact, celle-ci a entraîné la fermeture des parcours de la région de Tegidda n’Tesemt, Azelik et Gélélé, poussant à une forte concentration des transhumants dans la partie centrale de la plaine, et privant l’accès des éleveurs à certaines terres salées (Afane et Gagnol 2014). Cette limitation de la circulation du bétail est responsable des conflits entre éleveurs transhumants et locaux. Malgré l’existence des textes officiels, les populations pastorales sont ainsi dépossédées de leurs terrains de parcours pastoraux et de leurs ressources sans indemnisations. Pour s’adapter aux contraintes climatiques et face à cette demande croissante de terres, les pasteurs ont commencé à se sédentariser et à créer des villages dans l’objectif d’avoir un ancrage foncier, des sites de fixation que les éleveurs Wodaabé nomment « centres ».
Références
Afane A. 2015 – La zone pastorale de l’Eghazer (Nord - Ingall - Niger) : conditions pour la mise en place d’une cogestion des ressources végétales dans le cadre d’un développement et d’une conservation durables, Thèse, Université Grenoble Alpes, inédit, 295 p.
Afane A., Gagnol L. 2014 – Convoitises et conflits entre ressources pastorales et extractives au Nord-Niger : verts pâturages et yellow cake chez les « hommes bleus », Afrique contemporaine, (249), p. 53‑68.
Beltrami V. 1982 – Una corona per Agadès : Sahara, Air, Sahel, Roma, De feo editors, 266 p.
Bernus E. 1974 – Les Illabakan (Niger) : une tribu touareg sahélienne et son aire de nomadisation, ORSTOM, 116 p.
Bernus E. 1994 – Le berger touareg et le paysan, in Dynamique des systèmes agraires : à la croisée des parcours : pasteurs, éleveurs, cultivateurs, ORSTOM, p. 291‑301.
Bonte P. 1970 – Production et échanges chez les Touareg Kel Gress du Niger, , S. l., S. l., s. n., inédit, 398 p.
Gagnol L. 2009 – Pour une géographie nomade. Perspectives anthropogéographiques à partir de l’expérience des Touaregs Kel Ewey (Aïr – Niger), , Université de Grenoble I, inédit, 723 p.
Nicolaï R. 2023 – Le caravansérail de la vie - Contes et récits sahélo-saharien, L’Harmattan, 246 p.
Paris F. 1992 – Chin Tafidet, village néolithique, Journal des africanistes, 62 (2), p. 33‑53.
Renaud L. 1922 – Étude sur l’évolution des Kel Gress vers la sédentarisation.
Rossi B. 2015 – Between Sokoto and Agadez : Inter-Ethnic Hierarchy in the Nineteenth Century.
Say B.M. 1989 – Le Niger et ses merveilles, Niger, IRSH, 200 p.