Hier
Aux confins de l'Aïr et de l'Ighazer ... un carrefour de l'histoire des hommes voilés.
L’histoire orale d’In Gall est diversement relatée selon les personnes qui la présente et leurs origines. Entre des récits rapportant que les Isawaghen sont les descendants d’Askia Mohamed, que la fondation d'In Gall échoie à des Isheriffen ou les relatons étroites avec Takedda et Tegidda n'Tessoumt, les données archéologiques viennent compléter ces traditions orales pour aboutir à une structuration des Kel In Gall qui ressemble fort à celle des confédérations Touareg malgré leur sédentarité, c'est à dire un agencement de divers groupes humains au grès des vissicitudes de l'histoire. On peut alors parler de Kel In Gall.
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Les Igdalen seraient présents dans l'Ighazer depuis la fin du VIIIè siècle ou le début du IXè siècle, et sont considérés comme les Berbères les plus anciennement installés dans l'Ighazer. Ils sont Isheriffen et appartiennent aux Kel Aïr sous l'autorité directe du Sultan d'Agadez. Ce sont des populations nomades d'origine Berbère, dont les us et coutumes sont similaires à celles des Kel Tamasheq, mais ils gardent entre eux un parlé spécifique à base Songhay, la Tagdal, proche de la Tasawaq des sédentaires d'In Gall. Ce sont des gens pacifiques, pieux, qui ne portent pas les armes et se mettent le plus souvent sous la protection de tribus Imajeren ou Imghad pour les défendre.
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La dynamique de mise en place des communautés peuplant actuellement l'Ighazer, se construit à partir du VIIè-VIIIè siècle. Elles sont pour l'essentiel nomades, venues de l'ouest et du nord-est sous l'impulsion des conquêtes arabes au Maghreb puis de l'invasion des Banu Hilal vers le XIème siècle. La particularité de l'Ighazer en ces contrées sahéliennes, est bien d'avoir encore un habitat sédentaire vieux de 500 ans, avec Agadez la capitale du Sultanat de l'Ayar mais aussi les bourgades d'In Gall et Tegidda n'Tesemt. Ces derniers sont des Isawaghen qui possèdent un langage propre, mélange de Songhay, Tamasheq et Arabe.
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Les Berbères Iberkoreyan ont commencé à se déplacer vers le sud au VIIIè siècle et, vers le Xè siècle, des caravanes commerciales à longue distance passant par l'État Soninké du Ghana ont répandu l'influence de l'islam dans l'ouest du Soudan (Vidal Castro 2007). Les Iberkoreyan font partis de ces populations Ineslemen de l’Ighazer et de l’Azawagh, mais plus largement de toute la bande sahélo-saharienne, qui ont très probablement cheminé depuis le Maghreb occidental vers la boucle du Niger et de l’Adrar des Ifoghas vers les piémonts de l’Aïr, à une période d’émergence des grands empires Soudanais comme le Ghana et le Songhay. Ce cheminement a pu être antérieur à l’islam, mais n’a pour l’heure pas laissé de trace dans les mémoires et écrits.
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Les Kel Gress et les Iteseyen sont aujourd’hui groupés dans la région du Gobir au sud de l’Ader. Leur arrivée en ces terres y serait concomitante de leur expulsion ou fuite de l’Ayar, dans la seconde moitié du XVIIIè siècle. Ils n’en demeurent pas moins toujours en étroite relation avec le Sultanat d'Agadez, notamment les Iteseyen qui sont toujours les électeurs du Sultan. Ce fait dénote à lui seul une relation importante avec l’histoire de la construction politique du Sultanat dès les origines au XVè siècle et même antérieurement, puisqu’on peut établir leur arrivée en Aïr vers les XIIè-XIIIè siècles, les Kel Gress étant postérieurs aux Iteseyen en Aïr. Souvent confondues, ces deux entités tribales pourraient avoir des origines occidentales qui proposent un nouveau regard sur cette alliance politique atypique.
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Au début du XXè siècle, le chemin de fer était l'outil moderne du développement commercial et devait être le parachèvement de la colonisation africaine. Ainsi on ne pouvait pas "développer nos colonies" sans un mode de transport moderne pour les hommes et surtout les marchandises. Nombre d'ingénieurs et de politiciens se sont donc encouragés mutuellement à mettre en œuvre une voie ferrée traversant l'Afrique et en particulier le Sahara, terre de conquête des français. Mais à force de tergiversations, seuls des tronçons de-ci de-là furent construits, comme si le souvenir de la mission Flatters, décimée en 1881 dans le sud Algérien, le laissa à jamais à quai.en, le laissa à jamais à quai.
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Après la première guerre mondiale, les armées françaises d'Afrique développent avec des industriels des véhicules pour mieux circuler dans le désert. Se passe alors dans les années 20 une course entre ces constructeurs, Renault avec une voiture 6 roues, Citroën et sa voiture à chenille, Berliet pour les camions, etc. Ils possèdaient chacun leurs pilotes pour ouvrir un maximum de voies de ciculation en un minimum de temps. Point d'orgue de cette frénésie du désert le premier rallye partant de l'Algérie devant rejoindre Gao au Mali puis retour au point de départ en 1935.
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Le premier explorateur à fouler le sol d'Aïr est Henrich Barth en 1853. Lors de son "excursion à Agadez", il en décrira l'Emghedeshie, langue à base Songhaï intégrant un vocable Tamasheq et Arabe, et précisera pour ce qui concerne la plaine de l'Ighazer l'implantation des villages d'In Gall et de Tegidda (Barth 1863), qu'il confond d’ailleurs avec la Takadda d'Ibn Battûta. En 1876, Erwin de Bary pénétra aussi l'Aïr mais ne put jamais le traverser entièrement, il décédera à Ghât peu avant une deuxième tentative. Plus tard en 1870, Nachtigal descendit de Mourzouk pour se rendre au Tchad, en passant par Bilma et N’Guigmi. Enfin, plus au sud de l’Ayar en 1891-1892, le Lieutenant-Colonel Monteil traversa le Niger à Say, alla jusqu’à Bilma par Sokoto, Kano, N’Guigmi, rentrant ensuite en France par Mourzouk et Tripoli (Commissariat de l’AOF 1922).
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Le 12 septembre 1904, le Lieutenant Jean entre à Agadez et fonde le premier poste militaire près du puits de Tin Shaman (Jean Lt 1909 ; Abadie 1927). Il fut bien accueilli par le Sultan qui n’aura de cesse de demander la présence française à cause de l’insécurité et de l’impossibilité de tenir son rôle. Quelques jours après le poste d’In Gall était créé, à l’occasion d’une liaison avec une reconnaissance venue de Tahoua et menée par le Capitaine Delestre. Malheureusement, les ordres de Zinder demandant le repli des postes d’In Gall et d’Agadez étaient promus et le 31 mai 1905, de nouveau les cités de l’Aïr étaient laissées aux pillards qui châtièrent les populations accueillantes.
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