il fallait s'en douter
Alors que nous indiquions que la carte d’implantation d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) au Sahel ressemblait « étrangement » à celle de l’implantation des ressources pétrolières de la région, « Le Canard Enchaîné » nous révèle l’activisme diplomatique du Qatar en faveur des islamistes et son implication dans le financement des mouvements armés notamment au nord du Mali.
Selon l’hebdomadaire satirique, l’émir du Qatar aurait aidé financièrement les mouvements armés qui ont pris le contrôle du Nord du Mali. Parmi ces groupes figurent notamment le fameux Mujao, lequel retient en otage 7 diplomates algériens depuis le 5 avril dernier.
Dans un article intitulé « Notre ami du Qatar finance les islamistes du Mali », le Canard Enchaîné précise que la Direction du renseignement militaire (DRM), qui relève du chef d’état-major des armées françaises, a recueilli des renseignements selon lesquels « les insurgés du MNLA (indépendantistes et laïcs), les mouvements Ansar Dine, Aqmi et Mujao (djihad en Afrique de l’Ouest) ont reçu une aide en dollars du Qatar ».
Le fin mot de l’histoire : l’impétueux volatile révèle que le Qatar aurait « des visées » sur les richesses des sous-sols du Sahel, évqouant « des négociations discrètes » qui auraient d’ores et déjà débuté avec Total », pour une exploitation prochaine du pétrole de la région à l’avenir !
Toujours selon le Canard Enchaîné, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « n’ignore aucune des mauvaises nouvelles arrivées d’Afrique subsaharienne. Et rien de l’implication de « notre ami du Qatar » – formule d’un officier de l’état-major – dans la « capture » du Nord du Mali par plusieurs mouvements djihadiste. »
Selon l’hebdomadaire, au début de cette année, « plusieurs note de la DGSE ont alerté l’Elysée sur les activités internationales », de l’émirat du Qatar. Mais le président Sarkozy n’ y a pas donné suite pour ne pas incommoder son »am » le cheikh Hamad ben Kalifa Al-Thani, nous dit-on.
Selon ces notes secrètes des officiers de la DRM, la « générosité du Qatar est sans pareille », l’émirat ayant également aidé « financièrement, parfois en livrant des armes, les révolutionnaires de Tunisie, d’Egypte ou de Libye ».
En janvier dernier, alors que la région du Sahel était soumise à des troubles de plus en plus violents, le géant pétrolier français Total avait annoncé avoir signé deux permis d’exploration avec les autorités mauritaniennes dans le très prometteur bassin de Taoudéni.
Le groupe a ainsi acquis, en tant qu’opérateur, une participation de 90% dans les blocs C 9 en mer très profonde et Ta 29 à terre dans le bassin de Taoudéni. La compagnie nationale mauritanienne SMH détiendra les 10% restants.
Le bloc C 9, situé à environ 140 kilomètres à l’ouest des côtes mauritaniennes, s’étend sur plus de 10.000 km (!…), par des profondeurs d’eau comprises entre 2.500 et 3.000 mètres. Le bloc Ta 29 est situé dans le désert du Sahara à 1.000 kilomètres à l’est de Nouakchott, au nord du bloc Ta 7 sur lequel Total mène déjà des activités d’exploration.
En février 2011, la presse algérienne indiquait que le groupe français Total et le groupe énergétique national algérien Sonatrach avaient dans leurs besaces plusieurs projets au Sahel. L’essentiel semblant être pour les deux groupes de « rafler » le plus de projets possibles, au Mali et au Niger.
Les récentes découvertes de richesses minières, dans le bassin de Taoudéni, large de 1,5 million de kilomètres carrés, partagé entre le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger, provoquent en effet désormais un vif intérêt pour cette région.
Jean François Arrighi de Casanova, directeur Afrique du Nord de Total a ainsi fait état d’immenses découvertes gazières dans le secteur, freinant la progression du puits vers la zone pétrolière, en Mauritanie et le conduisant même à parler « d’un nouvel Eldorado».
A travers sa filiale internationale Sipex, Sonatrach a par ailleurs obtenu l’approbation du ministère des Mines nigérien pour procéder à des forages expérimentaux.
Au Mali, la filiale de Sonatrach présente depuis 2007, a acquis une prolongation de deux ans, émanant du ministère malien des Mines, pour la première phase d’exploration qui prendra fin en 2013.
Simple coïncidence ? À trois mois de l’élection présidentielle au Mali, le gouvernement, déjà confronté aux enlèvements d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et à la menace d’une crise alimentaire, a dû faire face à une nouvelle rébellion touareg puis à un coup d’état.
Ces attaques étant alors les premières de ce type depuis un accord ayant mis fin à la rébellion mais également depuis le retour de Libye de centaines d’hommes armés ayant combattu aux côtés des forces du leader libyen Mouammar Kadhafi.
source : le blog finance