Colloque : espace sahélo saharien
Le programme « Nouveaux enjeux dans l'espace saharo-sahélien » (NESS), sous la responsabilité d'André Bourgeot, a tenu deux journées d'études (JE NESS) les 13 et 14 décembre 2011 dans les locaux du « France » (salle 640). Elles ont été consacrées à « Sahara de tous les enjeux. Géopolitique, sécurité et développement ».Elles ont été régulièrement fréquenté par 70 à 80 participants.
Quatre grands thèmes ont présidé à leur organisation :
- L'état des États et pouvoirs émergents
- Ressources extractives, compétition et trafics illicites
- Migrations, terrorisme
- La guerre civile en Libye et les conséquences régionales de l'effondrement du régime
Ces quatre grands thèmes ont fait l'objet de vingt communications.
La conception qui a présidé à l'organisation se fonde d'une part sur la pluridisciplinarité (politologues, anthropologues, géographes, historiens, sociologues et « développeurs ») nécessaire à la compréhension de la complexité des réalités et des activités nouvelles qui occupent l'espace saharo-sahélien. D'autre part, ces intervenants relèvent d'organismes, d'instituions scientifiques diverses (CNRS, EHESS, IFRI, Universités) et de pays différents (France, Allemagne, Italie, Mali, Niger, Tunisie, Mauritanie) d'où son caractère international.
La plupart de ces intervenants appartiennent à une classe d'âge relativement jeune. Il importe de mentionner que les thèmes appréhendés sont, dans le milieu universitaire, nouveaux : ils n'ont pas encore fait l'objet de thèses. Ces thèmes sont connus et traités par des chercheurs appartenant à d'autres ministères plus spécialisés, que ceux de l'enseignement supérieur et de la recherche , à travers de démarches et des problématiques qui leur sont propres, mais pas toujours en adéquation avec les conceptions qui prévalent au sein des universités.
Les exposés ont montré qu'avec des nuances liées à des spécificités politico-historiques, les États concernés sont « fragiles », évoluant au sein de frontières poreuses à l'intérieur desquelles les souverainetés nationales sont quelque fois inexistantes ou fort ténues. Des processus de maillage et de découpage du territoire national, génèrent des formes d'ethno territorialisation induits par les conditions d'acheminement et de contrôle de drogues illicites (cannabis et cocaïne) ou de sanctuarisation qui s'inscrit dans l'occupation régulière humaine et armée de « territoires » djihadistes (Aqmi dans le Timétrine malien).
Les industries extractives font l'objet de compétition importantes entre les grandes multinationales françaises (Areva, Total), algériennes (Sonatrach-Sipex) notamment au Mali dans le « triangle de l'or noir » de Taoudéni, à cheval sur la Mauritanie, le Mali et l'Algérie, et, pour les dernières arrivées, les sociétés chinoises (la CNPC au Niger dans le pétrole et l'uranium pour le site d'Azelik).
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