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    Les communautés

    La plaine de l'ighazer rassemble des communautés venues de l'ouest et du nord ... mêlées aux autochtones, des influences berbères, songhay, arabes et haussa.

     
     

    L'origine des Peuls a été débattue tout au long du XXè siècle, semblant être un long combat entre des hypothèses toutes aussi plausibles les unes que les autres. L'un des premiers à se lancer fut l'aventurier Henri Lhote en 1958, qui établit un parallèle avec les gravures et les peintures rupestres du Tassili n'Ajjer. Il y décela des individus ayant certains traits peuls, principalement au niveau vestimentaire et liés à l'environnement animal entourant ces personnages, tels que les bovins et la grande faune d'Afrique. Mais dès le XIXè siècle, le phénotype particulier des Peuls intriguait déjà fortement les taxonomistes, qui étaient incapables de classer cette population dans une de leurs catégories habituelles, entraînant ainsi la multiplication des origines farfelues.

    L'origine du groupement des Kel Ferwan prend sa source près du village d'Iférouane au nord des montages de l'Aïr. Ce ne serait que récemment, XVIIè ou XVIIIè siècle qu'ils se seraient déplacés autour de la capitale du Sultanat de l'Aïr, devenant ainsi le bras armé d’un Sultan sans armée.

    Les Kel Fadey appartiennent à la confédération des Kel Aïr, et se trouvent donc sous l'autorité du Sultanat d'Agadez. Ils nomadisent au sud-ouest des falaises de Tiguidit et remontent jusque vers Teguidda n'Tesemt et Fagoshia dans l'Ighazer. A l'ouest de leur territoire d'attache, c'est la confédération des Ouelleminden Kel Dinnik, et à l'est les Kel Aïr, dont les Kel Ferwan sont le bras armé. Kel Aïr et Kel Dinnik se sont de tout temps disputés la vassalité des tribus Kel Fadey, et l'histoire des Kel Fadey relate les actes brillants de ses tribus et héros légendaires, tantôt contre les Ouelleminden, tantôt contre les Kel Ferwan.

    L’histoire orale d’In Gall est diversement relatée selon les personnes qui la présente et leurs origines. Entre des récits rapportant que les Isawaghen sont les descendants d’Askia Mohamed, que la fondation d'In Gall échoie à des Isheriffen ou les relatons étroites avec Takedda et Tegidda n'Tessoumt, les données archéologiques viennent compléter ces traditions orales pour aboutir à une structuration des Kel In Gall qui ressemble fort à celle des confédérations Touareg malgré leur sédentarité, c'est à dire un agencement de divers groupes humains au grès des vissicitudes de l'histoire. On peut alors parler de Kel In Gall.

    Les Igdalen seraient présents dans l'Ighazer depuis la fin du VIIIè siècle ou le début du IXè siècle, et sont considérés comme les Berbères les plus anciennement installés dans l'Ighazer. Ils sont Isheriffen et appartiennent aux Kel Aïr sous l'autorité directe du Sultan d'Agadez. Ce sont des populations nomades d'origine Berbère, dont les us et coutumes sont similaires à celles des Kel Tamasheq, mais ils gardent entre eux un parlé spécifique à base Songhay, la Tagdal, proche de la Tasawaq des sédentaires d'In Gall. Ce sont des gens pacifiques, pieux, qui ne portent pas les armes et se mettent le plus souvent sous la protection de tribus Imajeren ou Imghad pour les défendre.

    La dynamique de mise en place des communautés peuplant actuellement l'Ighazer, se construit à partir du VIIè-VIIIè siècle. Elles sont pour l'essentiel nomades, venues de l'ouest et du nord-est sous l'impulsion des conquêtes arabes au Maghreb puis de l'invasion des Banu Hilal vers le XIème siècle. La particularité de l'Ighazer en ces contrées sahéliennes, est bien d'avoir encore un habitat sédentaire vieux de 500 ans, avec Agadez la capitale du Sultanat de l'Ayar mais aussi les bourgades d'In Gall et Tegidda n'Tesemt. Ces derniers sont des Isawaghen qui possèdent un langage propre, mélange de Songhay, Tamasheq et Arabe.


    Les Berbères Iberkoreyan ont commencé à se déplacer vers le sud au VIIIè siècle et, vers le Xè siècle, des caravanes commerciales à longue distance passant par l'État Soninké du Ghana ont répandu l'influence de l'islam dans l'ouest du Soudan (Vidal Castro 2007). Les Iberkoreyan font partis de ces populations Ineslemen de l’Ighazer et de l’Azawagh, mais plus largement de toute la bande sahélo-saharienne, qui ont très probablement cheminé depuis le Maghreb occidental vers la boucle du Niger et de l’Adrar des Ifoghas vers les piémonts de l’Aïr, à une période d’émergence des grands empires Soudanais comme le Ghana et le Songhay. Ce cheminement a pu être antérieur à l’islam, mais n’a pour l’heure pas laissé de trace dans les mémoires et écrits.