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    Le Poste d'In Gall

    Le 12 septembre 1904, le Lieutenant Jean entre à Agadez et fonde le premier poste militaire près du puits de Tin Shaman (Jean Lt 1909 ; Abadie 1927). Il fut bien accueilli par le Sultan qui n’aura de cesse de demander la présence française à cause de l’insécurité et de l’impossibilité de tenir son rôle. Quelques jours après le poste d’In Gall était créé, à l’occasion d’une liaison avec une reconnaissance venue de Tahoua et menée par le Capitaine Delestre. Malheureusement, les ordres de Zinder demandant le repli des postes d’In Gall et d’Agadez étaient promus et le 31 mai 1905, de nouveau les cités de l’Aïr étaient laissées aux pillards qui châtièrent les populations accueillantes.

    Fort In Gall

    Les premières constructions

    Le poste d'In Gall est installé en 1904-5, il fut vite déserté. La construction du fort commença en 1917 après la révolte de Kaocen maîtrisée par les coloniaux, il servit ainsi de fort militaire jusqu'en 1941, mais fut en fait déserté en 1927 et servant uniquement de campement pour les sections méharistes de passage. De passage en 1934, Monsieur Lafaix, instituteur de retour en France avec sa famille, notera que le fort est à l'abandon et tombe en ruine. Avec une économie qui se relance, il devient école coloniale, puis transformé en école publique à l'indépendance en 1960. Il fut abandonné vers 1976 et sert de "vague" Musée du dinosaure, qui de part l'insécurité chronique, le manque de financement, malgré les richesses archéologiques et uranifères de la région, n'a aucune renomée.

    En 1912 le territoire militaire du Niger instaure la première taxe sur le sel de Tegidda très réputé, 70 cts de Francs par 100 kilos. En 1920 les colons installent le poste de perception de l'impôt du sel dans la petite ville d'In Gall, car les propriétaires de salines habitent tous In-Gall. Le commerce prospère tout au long de l'année et permet un ravitaillement régulier en céréales des populations de l'Ighazer. La relative sécurité va permettre aux populations d'In-Gall de moins se faire piller par les Kel Fadey notamment, et faire prospérer cette bourgade. Les chiffres de l'exportation au cours du deuxième trimestre 1921, donne une idée de l'intensité du trafic : terre salée 36 tonnes, sel 87 tonnes. Le mouvement financier annuel peut être évalué en valeur à 250 000 francs.

    En 1952, le lieutenant Prautois fait établir une nouvelle carte IGN au 1/200 000è pour la région d'In Gall, il termine sa monographie du pays d’In Gall en dénonçant : « Le ridicule de la frontière actuelle qui sépare les cercles de Tahoua et d'Agadezs. Purement artificielle et tracée sans tenir compte de la topographie ou du peuplement des régions limitrophes, elle présente l'inconvénient de couper en deux une région naturelle dont In Gall est le pôle d'attraction incontesté. Il n'y a aucune raison pour que les Igdalen de Mohamed Aguissouf, les Tagarégaré de Mohamed el Moumine ou les Kel Nane de Bazo dépendent de l'administration de Tahoua alors que leur cercle de nomadisation les ramènent périodiquement sur le territoire d'Agadez ».

    Le poste administratif d'In Gall fut créé en 1956 peu avant l'indépendance, il couvre un espace très vaste qui va d'Assamaka, marquant le seul passage de la frontière algérienne, et jusque vers Tamaya au Sud. Ce poste et presque aussi vaste qu'un pays comme le Togo. L'indépendance arrivera le 3 août 1960. Assamaka, a elle seule donne une importance particulière à tout le poste, puisque c'est le seul poste douanier pour le passage des marchandises et des personnes, et donc un point de rentrées douanières stratégique pour les pouvoirs locaux.


    La résidence d'In Gall

    Le Sultan d'Agadez dispose d'une résidence à In Gall, ou il vient régulièrement. Dans cette résidence, on y trouve le Tombeau du défunt Oumarou Ibrahim, dont le père Ibrahim ed-Dassuqi avait été destitué par les colons en 1919 et remplacé par l’un de ses fils en 1920. A la suite de sa destitution ne pouvant habiter le même Palais que son fils à Agadez, cette résidence fut sa dernière demeure. Les villes d'In Gall et de Tegidda n'Tesemt et leurs populations sont directement sous l'autorité du Sultan, dont il nomme les chefs traditionnels et qui ne dépendent d'aucun groupements nomades.

     

     


    Références

    Abadie M. 1927 – La colonie du Niger, Société d’éditions géographiques maritimes et coloniales, 462 p.
    Jean Lt C. 1909 – Les Touareg du Sud-Est : l’Aïr ; leur rôle dans la politique saharienne, Larose Editions, 361 p.